Voici un extrait de la Note économique que j'ai publié hier (désolé pour le délais, des difficultés techniques m'empêchaient de la publier avant). Vous pouvez consulter l'originale sur: http://www.iedm.org
La tradition de célébrer la Saint-Valentin en échangeant bons vœux et attentions particulières pour l’être cher remonte aussi loin qu’au Moyen Âge, le premier écrit de la sorte encore entier étant daté de 1415. Si la conception noble et idéalisée de la formation des couples subsiste encore aujourd’hui, peut-on pour autant écarter toute rationalité dans les comportements amoureux? Le comportement des hommes et des femmes à la recherche d’un partenaire ne répond-il pas à des principes qui dépassent la passion et qui comprennent une certaine forme de raison?
À cet effet, une quantité grandissante d’études abordent le phénomène de la popularité des sites de rencontre en ligne sous l’angle des mécanismes de marché. Par exemple, certains auteurs considèrent qu’ils constituent des « marchés de l’attention », puisque « les utilisateurs se concurrencent pour le temps et l’effort des autres usagers »[1].
Les sites de rencontre peuvent également constituer des « marchés des relations amoureuses » puisqu’ils facilitent la rencontre d’offreurs et de demandeurs pour des partenaires. Dans ce contexte, toute personne qui évolue sur le marché fait partie à la fois du côté offre et du côté demande du marché. Généralement, les hommes s’offrent à titre de conjoint et demandent des conjointes et vice versa pour les femmes[2].
Si les sites de rencontre sont effectivement des marchés, le comportement de leurs usagers devrait être influencé par les déterminants économiques habituels : prix, quantité, coût de renonciation, etc. Cette Note économique a pour objectif d’illustrer, notamment à l’aide de données originales du site RéseauContact[3], les comportements rationnels qui guident en partie la recherche d’un partenaire[4].
À cet effet, une quantité grandissante d’études abordent le phénomène de la popularité des sites de rencontre en ligne sous l’angle des mécanismes de marché. Par exemple, certains auteurs considèrent qu’ils constituent des « marchés de l’attention », puisque « les utilisateurs se concurrencent pour le temps et l’effort des autres usagers »[1].
Les sites de rencontre peuvent également constituer des « marchés des relations amoureuses » puisqu’ils facilitent la rencontre d’offreurs et de demandeurs pour des partenaires. Dans ce contexte, toute personne qui évolue sur le marché fait partie à la fois du côté offre et du côté demande du marché. Généralement, les hommes s’offrent à titre de conjoint et demandent des conjointes et vice versa pour les femmes[2].
Si les sites de rencontre sont effectivement des marchés, le comportement de leurs usagers devrait être influencé par les déterminants économiques habituels : prix, quantité, coût de renonciation, etc. Cette Note économique a pour objectif d’illustrer, notamment à l’aide de données originales du site RéseauContact[3], les comportements rationnels qui guident en partie la recherche d’un partenaire[4].
(...)
La rationalité économique au cœur de l’humain
L’objectif de cette Note économique est d’illustrer comment la science économique peut apporter des explications à des comportements quotidiens qui semblent à première vue lui échapper. Bien entendu, la science économique ne peut tout expliquer des comportements sociaux des êtres humains. Elle permet néanmoins d’expliquer une partie de ces phénomènes, dont les sites de rencontre ne sont qu’un exemple. Bref, tout comme on ne peut réduire l’humain à un modèle économique, on ne peut restreindre la science économique aux chiffres et aux opérations mathématiques. La rationalité économique est fondamentalement humaine. Elle ne peut être dissociée de l’être humain parce qu’elle est au cœur de celui-ci.
L’objectif de cette Note économique est d’illustrer comment la science économique peut apporter des explications à des comportements quotidiens qui semblent à première vue lui échapper. Bien entendu, la science économique ne peut tout expliquer des comportements sociaux des êtres humains. Elle permet néanmoins d’expliquer une partie de ces phénomènes, dont les sites de rencontre ne sont qu’un exemple. Bref, tout comme on ne peut réduire l’humain à un modèle économique, on ne peut restreindre la science économique aux chiffres et aux opérations mathématiques. La rationalité économique est fondamentalement humaine. Elle ne peut être dissociée de l’être humain parce qu’elle est au cœur de celui-ci.
[1] Andrew Rocco Tresolini Fiore, Romantic Regressions. An Analysis of Behaviour in Online Dating Systems, Massachusetts Institute of Technology et Cornell University, septembre 2004, p. 18.
[2] Comme cette Note économique vise à illustrer de façon générale les mécanismes de marché sur les sites de rencontre, elle se concentre sur les relations hétérosexuelles qui constituent la majorité des échanges sur le site de référence. Cela n’exclut pas que d’autres types de relations puissent avoir cours sur les sites de rencontre, notamment la recherche de partenaires de même sexe ou les échanges de couples.
[3] L’auteur souhaite remercier Martin Aubut, Mathieu Nezan et Janique Boily de RéseauContact pour leur collaboration à ce projet.
[4] On fait ici référence à la rationalité économique néoclassique qui « correspond au comportement maximisateur d’un agent économique, découlant de la théorie de l’utilité espérée ». Voir : Gilles Rotillon, « Rationalité néoclassique », dans Claude Jessua et al. (dir.), Dictionnaire des sciences économiques, 2001, p. 780. Elle implique qu’un agent économique tentera de maximiser son niveau de satisfaction tout en minimisant les ressources consacrées pour l’atteindre.
[2] Comme cette Note économique vise à illustrer de façon générale les mécanismes de marché sur les sites de rencontre, elle se concentre sur les relations hétérosexuelles qui constituent la majorité des échanges sur le site de référence. Cela n’exclut pas que d’autres types de relations puissent avoir cours sur les sites de rencontre, notamment la recherche de partenaires de même sexe ou les échanges de couples.
[3] L’auteur souhaite remercier Martin Aubut, Mathieu Nezan et Janique Boily de RéseauContact pour leur collaboration à ce projet.
[4] On fait ici référence à la rationalité économique néoclassique qui « correspond au comportement maximisateur d’un agent économique, découlant de la théorie de l’utilité espérée ». Voir : Gilles Rotillon, « Rationalité néoclassique », dans Claude Jessua et al. (dir.), Dictionnaire des sciences économiques, 2001, p. 780. Elle implique qu’un agent économique tentera de maximiser son niveau de satisfaction tout en minimisant les ressources consacrées pour l’atteindre.
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