L'Institut économique de Montréal s'apprête à relancer la polémique sur la privatisation d'Hydro-Québec ce midi à l'occasion d'un lunch-conférence intitulé: "La privatisation d’Hydro-Québec: une source d'enrichissement pour les citoyens du Québec". Déjà, Denis Lessard faisait état de certaines des trouvailles du think tank dans les pages de La Presse, hier.
Je n'ai pas encore lu le rapport de l'Institut, mais la couverture de presse qui en ressort depuis hier me fait craindre le pire: on a met le paquet sur la privatisation de la société d'État, alors que le principal problème d'Hydro-Québec est sa structure de monopole. Il s'agit également du problème le plus difficile à résoudre.
Effectivement, Hydro-Québec distribution est la seule entité ayant la possibilité de vendre de l'électricité sur le territoire québécois. Or, si on privatise la société d'État sans permettre à d'autres fournisseurs de la compétitionner ne sert à rien: public ou privé, un monopole demeure un monopole. Et c'est là que le bât blesse...
Comme l'expliquait sur les ondes de RDI Jean-Thomas Bernard, de l'Université Laval, il sera bien difficile d'attiser la concurrence dans le domaine de l'électricité au Québec et, ainsi, briser le monopole d'Hydro-Québec. Deux solutions sont possibles: (1) la compétition extérieure ou (2) la compétition intérieure.
Selon Bernard, les lignes de transport actuelles ne sont pas suffisantes pour permettre à des concurrents étrangers de compétitionner suffisamment Hydro-Québec pour réduire son pouvoir de marché. Quant à la compétition interne, les deux grands sites de production électrique du Québec, la Baie James et le complexe Manicouagan-Outarde, sont propriétés de la société d'État.
En somme, c'est bien beau jaser de privatiser Hydro-Québec, mais cela ne sera possible que si on trouve une façon de remédier au vrai problème de la société d'État: sa structure de monopole.
* * *
The Montreal Economic Institute will bring back today the big debate about Hydro-Quebec privatization in a lunch conference titled: "The Privatization of Hydro-Québec: a source of wealth for Quebec’s population". Yesterday, Denis Lessard wrote a paper about the research in La Presse (in French).
From what I have seen from the press coverage since yesterday, I am a bit afraid we will put too much emphasis on privatizing the Crown corporation when its real problem is its monopolistic structure. It is also the most difficult problem to solve.
In fact, Hydro-Quebec distribution is the only entity able to sell electricity on Quebec's territory. If we try selling Hydro-Quebec without allowing more competition before, we solve nothing: public or private, a monopoly remains a monopoly.
As prof. Jean-Thomas Bernard, from Université Laval, said on RDI there are two ways to increase competition on the electricity market in Quebec: (1) allowing foreign competitors to sell their electricty in Quebec or (2) allowing more producers inside Quebec borders.
According to Bernard, the electricity transport infrastructures between Quebec and its neighbours are too small to allow effective competition from foreign producers. As for the internal competition, the two main electricity complexes in Quebec (Baie James and Manicouagan-Outarde) are detained by Hydro-Quebec.
Bottom line: it is good thinking about the privatization of Hydro-Quebec, but it remains small talks as long as we do not solve the real problem: its monopolistic structure.
(photo: Les Affaires TV)
1 comment:
Premièrement, Hydro-Québec n'aurais jamais dû être scindée en trois entités.
Deuxièmement, la compétition devrait venir des usagers eux-mêmes, via la géothermie, le solaire, l'éolien et même l'hydrolien résidentiel.
Au lieux d'investir des milliards pour des barrages, il faudrait bonifier les efforts des ménages qui souhaitent produire eux-mêmes leur énergie.
Hydro-Québec doit demeurer publique à 100%, qu'importe ce qu'en pensent les tenants de la privatisation.
Post a Comment