Friday, December 30, 2005

Ralph Goodale doit démissionner | Ralph Goodale must resign

Alors que la campagne électorale fédérale roule au ralenti à l'occasion de la pause des fêtes de fin d'année, voilà que la Gendarmerie Royale du Canada lance un pavé dans la mare en ouvrant une enquête criminelle sur de prétendus crimes d'initiés au Ministère des Finances du Canada. On craint que l'activité anormalement élevé enregistrée à la Bourse de Toronto, à la veille de l'annonce d'un énoncé économique du Ministre des finances, ait été causé par une fuite. Si tel est le cas, des individus auraient pu bénéficier d'informations privilégiées pour tirer profit des annonces du Ministre Goodale.

Outre le jeu des partis d'opposition qui vise à faire mal parraître le Parti Libéral, il est primordial que le Ministre Goodale démissionne de ses fonctions, au moins le temps de l'enquête criminelle. Même si le ministre n'a pas coulé les informations privilégiées, il est responsable de l'action de employés de son ministère. Sa démission, même temporaire, aurait pour effet de réaffirmer la nécessaire indépendance des marchés face aux faveurs politiques. Dans le cas contraire, les investisseurs canadiens seraient tout à fait justifiés de questionner l'intégrité de leur marché financier. Il va sans dire que les répercussions à long terme de tels doutes pourraient être importantes.
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As the federal elections are going slower during the holidays, the Royal Canadian Mounted Police announced a criminal investigation on alleged financial crimes at the Department of Finance. It is believed that the abnormal activity on the Toronto Stock Exchange, on the eve of an economic announce by the Ministry of Finance, might have been caused by a leakage of information. If those suspicions are real, individuals may have made profits from Ralph Goodale's announce.
Even ignoring the political games, it is clear that Mr Goodale must resign, at least temporarily during the investigation. Even though Mr Goodale has not leaked the information himself, he is still accountable for all the employees under him. His resignation, even limited in time, will affirm the necessary independance of the markets from the politics. Without Goodale's resignation, Canadians will be justified to question the integrity of their financial market. It is unecessary to say that those question will have long term implications.

Sunday, December 25, 2005

Joyeux Noël et Bonne Année 2006 | Merry Christmas and Happy New Year

Bonjour à toutes et à tous!
Quelques mots pour vous souhaiter une très joyeux Noël et une bonne année 2006! Pour les canadiens, que la nouvelle année nous apporte un meilleur gouvernement et pour mes amis de partout ailleurs, je souhaites vous revoir très bientôt. Faites attention à vous, meilleurs voeux à vos amis et à votre famille!
Matt
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Hello all!
Just a few words to wish you a Merry Christmas and a Happy New Year! To my Canadian friends, may the Year 2006 brings us a better government and to all my friend from around the world, I wish we'll meet again very soon. Take good care and give my best wishes to your friends and family!
Matt

Friday, December 16, 2005

Réponse à: www.négligence.gc.ca

Voici mes réponses aux commentaires reçus depuis ma dernière chronique du Québec grand anlge dans La Presse de samedi dernier... Je dois avouer que j'ai été surpris à quel point le message banalisateur des politiciens était solidement implanté chez les lecteurs! À en croire la plupart des commentaires (sauf un!), le Canada ne serait pas menacé et il n'y aurait pas de problème dans le plusse meilleur pays du monde!
Avant de me lancer dans les réponses particulières, voici néanmoins une question que j'aimerais poser à tous ceux qui ne s'inquiètent pas. Faisons un raisonnement logique: la grande majorité reprennent l'argumentaire des politiciens selon lequel il n'y a pas eu d'actes terroristes au Canada depuis belle lurette et que, par conséquent, il n'y a pas de risque immédiat. À ces gens qui perpétuent la négligence, je demande: "À qui sert un discours aussi mou et banalisateur, si ce n'est aux politiciens eux-même que tentent d'éviter le sujet comme la peste?" En effet, je crois que pour éviter d'avoir à se prononcer sur un sujet politiquement casse gueule (et à plus forte raison en période électorale!), les politiciens ont tout avantage à maintenir le climat de sécurité qui prévaut en faisant croire (à tort!) que le Canada n'est pas menacé par le terrorisme!
Sur les commentaires particuliers:
Maxmay dit: "Vous me faites perdre mon temps et vous gaspillate un arbre pour imprimer votre texte. Il n'y a rien au monde que je hais plus que les marchands de malheur et c'est exactement ce que vous êtes. "
Vous considérez que vous avez perdu votre temps à lire ma chronique... Évitez la, la prochaine fois! Personne ne vous force à me lire... Par ailleurs, j'aime bien quand on propose des idées et des débats: pour défaire une idée... ça en prend une meilleure! Votre commentaire a été publié parce qu'il n'avait rien de diffamatoire, mais je ne considère pas qu'il porte à réflexion ou qu'il ne fasse avancer le débat de quelque manière que ce soit.
Lecentre a dit: "De toutes les facons, c'est que cette idee se fasse entendre pas nos politiciens, et de toute evidence, tu as mieux contibue a ce faire de par ton article d'aujourd'hui."
Bon... c'est toujours difficile d'être négatif à propos d'un commentaire "feel good"! Disons simplement que je partages votre point de vue totalement (je suis allé lire votre blogue et je l'ajouterai volontier dans ma liste sous peu!). Par ailleurs, vous avez semblé comprendre l'objectif principal de mon propos: amener le sujet sur la place publique durant les élections. La plupart des commentaires ne sont resté qu'au premier degré: "Ben voyons, tsé! ya pas de menace terroriste au Canada!" alors que je voulais d'abord et avant tout soulever le manque de débat à ce sujet au cours de la présente campagne... Comme quoi il est toujours plus facile de se cacher la tête dans le sable! On peut bien se plaindre de nos politiciens... nous ne sommes pas mieux!
Pour le reste, on m'a fait le coup de me traiter de naïf (un lecteur m'a même dit que si ce n'était de mon âge, il ne m'aurait pas écrit... Ben oui monsieur!)
Un autre lecteur (anonyme, c'est pourquoi je ne le nomme pas!) m'a fait savoir qu'ayant évolué dans le milieu, il était bien placé pour savoir que plusieurs initiatives étaient prises, sans qu'on ne le sache...
Là, ça devient intéressant! En effet, les universitaires américains spécialisés en terrorisme ont démontré qu'il était encore plus efficace de publiciser ces initiatives (comme les air marshals), puisque le simple fait de les rendre publiques décourageait les terroristes potentiels de passer à l'acte. Du coup, la présence d'air marshals sur chaque avion n'est pas nécessaire, étant donné que les terroristes prennent pour acquis qu'il y en aura un sur chaque avion. Pour les adeptes, il s'agit d'un équilibre de Nash: on agit sur la perception de la probabilité de se faire prendre, plutôt que sur la probabilité elle-même. Ça coûte moins cher et c'est aussi efficace! (Si le raisonnement n'est pas clair, laissez un commentaire, ça me fera plaisir d'expliquer plus en détail la théorie des jeux!)
Alors de deux choses l'une: soit mon lecteur parle au travers de son chapeau, soit le gouvernement canadien est à ce point incompétent qu'il dépense des fonds alors qu'il pourrait économiser et atteindre les mêmes buts...

Thursday, December 15, 2005

Loi spéciale à Québec: des torts partagés

Voilà donc que le gouvernement Charest a décidé de prendre le taureau (syndical!) par les cornes et d'imposer par une loi spéciale les conditions de travail des syndiqués de l'État. Réaction prévisible des syndicats: Émoi, Colère, Surprise, etc.! Bien que le gouvernement aie mal géré son action, les syndicats semblent ici verser des larmes de crocodiles...
Effectivement, il n'y avait aucune surprise quant à l'imposition d'une loi spéciale. Monique Jérôme-Forget avait prévenu qu'un règlement interviendrait, de gré ou de force, avant Noël. Remarquez, depuis lors, les syndicats ont bien su préparer leur terrain. Dès l'annonce de la Président du Conseil du Trésors, ils ont dénoncé le manque de bonne foi du gouvernement dans les présentes négociations. Ils se donnent maintenant le beau rôle d'être outré et de jouer les vierges offensées alors qu'ils ont un peu courru après leur propre malheur. Effectivement, dans toute négociation, il doit y avoir deux parties. Généralement, les torts sont d'ailleurs partagés entre les deux et faire porter le blâme à une seule partie relève de facto de la mauvaise foi crasse. Les syndicats ont le seul mérite d'avoir su prévenir le coup et de s'être positionné avantageusement face au gouvernement.
Comprenons-nous bien. Un règlement négocié aurait-il été plus souhaitable? Bien sûr! Le gouvernement a-t-il su gérer la situation avec succès? Absolument pas! Mais les syndicats ne sont pas blanc comme neige non plus. Face à l'incompétence du gouvernement pour passer ses messages, les leaders syndicaux ont simplement su tirer leur carte du jeux. Les seuls partenaires à avoir raison d'être surpris sont les Centres de la petite enfance (CPE) et leur association qui s'en sont fait passer "une petite vite"! C'était d'ailleurs très évident à écouter la président de l'AQCPE, qui semblait rager intérieurement devant les manigances et la trahison gouvernementale.
La suite des choses
Il est fort à propos pour le gouvernement d'imposer sa loi spéciale à ce moment. Il est reconnu dans tous les milieux militants que, plus l'hiver avance, moins la mobilisation est facile... Aller piqueter par -30C n'est pas très populaire. Déjà que les syndicats, qui avaient annoncé un automne chaud, en ont livré un plutôt tiédasse; le gouvernement minimise les chances de troubles sociaux en choisissant un moment de relâche (les fêtes) suivi des grands froids de janvier et février. Qui plus est, avec l'élection récente de M. Bachand dans le comté d'Outremont, un remaniement ministériel s'impose... L'occasion rêvée de "tasser" la ministre Théberge et les responsables de la gestion déficiente des négociations salariales avec les employés de l'État. La table est donc mise pour une (autre!) tentative de redémarrage de l'appareil Libéral. Les chances de succès semblent néanmoins minimes, devant les ratées successives que connaît ce gouvernement depuis son élection. Parions qu'il saura encore une fois gâcher une disposition favorable des astres politiques!

Saturday, December 10, 2005

www.négligence.gc.ca

Malgré un risque réel, aucun des partis fédéraux ne propose une vraie politique de prévention du terrorisme

Mathieu Laberge
Détenteur d’une maîtrise en économie de l’Université de Nottingham, en Angleterre, et ancien vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Encouragés par l’instabilité du gouvernement minoritaire de Paul Martin, les élus de la Chambre des Communes ont eu tôt fait de balayer sous le tapis le débat sur les mesures à adopter pour protéger les citoyens canadiens d’une attaque terroriste. Alors que les électeurs sont appelés aux urnes, les quatre partis politiques principaux continuent d’ignorer l’éminence de la menace qui pèse sur le pays: aucun d’entre eux n’a fait de la prévention du terrorisme un dossier important de leur programme. L’actuelle campagne électorale doit donner lieu à un débat qui permettra d’assurer à la population canadienne le leadership auquel elle est en droit de s’attendre de ses dirigeants.


Menace concrète…

À l’heure actuelle, on sent que plusieurs politiciens profitent du mythe voulant que l’absence du Canada en Irak suffira à se soustraire à la menace terroriste pour éviter ce sujet politiquement casse-cou. Pourtant, une telle compréhension des événements fait complètement fi de la continuité historique dans laquelle s’inscrit l’actuelle vague de terreur. Depuis plus de 50 ans, les groupes terroristes ont toujours trouvé de nouvelles raisons pour justifier leur guerre idéologique contre l’Occident, sans distinction entre les « bons » et les « méchants ». Avant la guerre en Irak, il y avait le conflit israélo-palestinien. Auparavant, il y a eu la période de décolonisation des années 1950, et ainsi de suite.

Les exemples concrets de la menace qui pèse sur le Canada n’ont d’ailleurs pas manqué au cours des dernières semaines. Presque simultanément, deux Canadiens ont été pris en otage à Bagdad et une perquisition a permis de découvrir des plans du métro de Montréal dans les ordinateurs personnels de présumés terroristes. Que le Canada n’ait pas participé à la guerre en Irak ou que les informations découvertes lors de la perquisition aient été de nature publique importe peu. Les deux événements, survenus le mois dernier, sont venus rappeler la volonté des terroristes d’atteindre la population canadienne. Sans compter qu’Al Qaeda elle-même a annoncé – dans deux communiqués successifs, un en 2003 et l’autre l’été dernier - que le Canada représentait un objectif stratégique établi.


… Négligence réelle

Mais il y a pire! Il y a moins de dix mois, la Vérificatrice générale du Canada annonçait avoir « relevé de graves faiblesses dans les programmes de protection civile et dans certains volets de la sûreté du transport aérien. » Elle déplorait notamment l’absence d’uniformisation dans le matériel destiné à la protection de la population et l’inexistence d’une politique intégrée de prévention du terrorisme. Ce chapitre du rapport de Sheila Fraser a d’ailleurs fait l’objet d’une étude approfondie par le Comité permanent des comptes publics où tous les partis sont représentés. Des deux côtés de la Chambre, l’ignorance est difficile à plaider!

Pourtant, un rapide tour d’horizon des sites web des quatre partis politiques représentés au Parlement donne une bonne mesure de la négligence dont font preuve ceux qui aspirent aux plus hautes sphères de l’État canadien. Les Libéraux se limitent à faire le bilan des actions passées du gouvernement sortant et le NDP ignore complètement l’enjeu de la prévention du terrorisme. Seuls le Bloc Québécois et le Parti Conservateur ont fait connaître un semblant d’engagement électoral sur le sujet. Dans le premier cas, il s’agit toutefois de verbiage insignifiant sur le rôle de l’ONU et dans le second d’une proposition vieille de juillet dernier visant à instaurer un poste de commissaire à la sécurité nationale. Bref, quelle que soit l’issue du vote, la sécurité des Canadiens ne sera pas mieux assurée au lendemain des élections du 23 janvier.

Il y a deux ans, le débat sur l’éventuelle participation du Canada en Irak s’était transformé en véritable psychodrame. Difficile de comprendre, aujourd’hui, pourquoi les députés qui avaient alors déchiré leur chemise pour débattre de la sécurité intérieure d’un pays étranger n’ont même pas levé le petit doigt pour discuter de la sécurité de leurs propres électeurs. Rien ne peut justifier une telle absence de vision de la part des élus canadiens : le pays ne peut plus se permettre l’économie d’un débat sur les orientations et les mesures concrètes à adopter dans le cadre d’une politique intégrée de prévention du terrorisme. Cette élection doit déboucher sur une solution à ce vide monumental.
QU'EN PENSEZ-VOUS?