Friday, October 24, 2008

Réactions au dégel asymétrique | Reactions to asymetric unfreeze of tuition fees

Hier, l'Institut de recherche et d'information socio-économique (IRIS) a pondu une "étude" qui remet en question le dégel asymétrique assorti d'un programme de remboursement proportionnel au revenu (RPR).
Selon l'IRIS, "s'il continue de hausser les droits de scolarité, le gouvernement du Québec se trouvera aux prises avec une explosion de l'endettement étudiant [...]" La proposition que j'ai fait augmenterais effectivement l'endettement des étudiants. Les plus démunis d'entre-eux pourraient toutefois rembourser leur dette lorsqu'ils seraient sur le marché du travail. Ce remboursement serait proportionnel au revenu gagné par l'ex-étudiant.
Je ne vois pas en quoi cela est révoltant. Il est évident qu'un étudiant en médecine pourrait sortir de ses études avec une dette de près de 60 000 $. Mais lorsqu'on génère un revenu de l'ordre de 100 000 $, et même plus dans le cas de plusieurs spécialités, en quoi cela pose-t-il un problème? Je l'ai dit et je le répète, le problème des étudiants en est un de liquidité, pas de richesse! À terme, une fois leurs études terminées, les étudiants universitaires sont plus riches que la moyenne de la population.
Reste le cas de ceux qui commencent un programme coûteux et changent ensuite vers un programme qui offre des perspectives salariales moins intéressantes. Comme le RPR prévoit un remboursement proportionnel au revenu (d'où le PR!), ils ne seraient pas accablés par des paiements trop élevés.
Les gens de l'IRIS reconnaissent que: "D’autre part, les chercheurs [de l'IRIS] offrent leurs services aux groupes communautaires, groupes écologistes et syndicats pour des projets de recherche spécifiques ou pour la rédaction de mémoires." Il me semble donc que cette nouvelle étude vient confirmer leur rôle de défenseur des intérêts larvés des syndicats et des différents corporatismes qu'ils défendent...
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A left-wing think tank of Montreal (Institut de recherche et d'information socio-économique) denounced yesterday my proposition to charge tuition fees as a percentage of the cost of formation and to implement an income-based debt repayment program. They argue that such a proposition would increase student indebtment.
That is true, but it isn't a problem. As I said, students' financial problems are not a wealth problem: studying is an investment and university graduates earn a salary higher than the average. Student's financial problem is a liquidity problem: they don't have the money to pay for tuition fees while they are studying. Allowing them to accumulate a debt which will be repayd once they eaer a salary is thus a good policy encouraging university enrollment.

Thursday, October 23, 2008

Plamarès des écoles secondaires 2008 | High schools ranking 2008

J'ai publié ce matin, avec Marcel Boyer, le palmarès des écoles secondaires 2008. Ce palmarès a été rendu populaire par le magasine L'actualité qui le publie pour la 9e année consécutive.

L'édition 2008 est toutefois totalement revampée! On y a inclus un nouvel indicateur d'impact qui vise spécifiquement à mesurer la capacité de l'équipe-école à faire réussir les étudiants. Ce nouvel indicateur répond d'ailleurs aux principales critiques du palmarès: on y tient compte de la sélection que pratiquent les écoles et du milieu socio-économique des parents. L'indicateur de résultat, qui est calculé depuis le début demeure. Dans les mots de François Guérard, de L'actualité:

"Chaque école est une équipe d’alpinistes : les élèves sont les grimpeurs, la direction et le personnel enseignant, les sherpas. Les équipes ne sont pas toutes égales. Certaines ne sélectionnent que les meilleurs grimpeurs. Parce qu’ils ont des parents qui investissent temps et argent dans leurs études, ces grimpeurs d’élite ont une longueur d’avance sur les autres, comme s’ils avaient été héliportés au camp de base. D’autres groupes, moins bien équipés, prennent le départ au pied de la montagne. L’indicateur de résultat mesure l’altitude atteinte par les différentes équipes à la fin de l’ascension. C’est la note des élèves.

Les sherpas non plus ne sont pas tous égaux. Certains profs sont plus compétents que d’autres. L’implication du directeur, la motivation du personnel, la qualité des activités parascolaires varient d’une école à l’autre. L’indicateur d’impact évalue non pas l’altitude, mais la distance parcourue à partir du point de départ grâce au travail des sherpas. C’est la note du personnel de l’école. "

Il ressort de ce nouveau palmarès que ce n'est pas le secteur de l'école - privé ou public - qui est la variable déterminante du classement, mais les pratiques de sélection des écoles. Or, 50 % des écoles publiques du Québec sélectionnent leurs effectifs en tout ou en partie! En incluant les écoles privées, il y a donc une pluralité d'école du Québec qui pratique la sélection, sous une forme ou sous une autre!

Comment les critiques du palmarès réagiront à ces innovations? Dieu seul le sait et le diable s'en doute! À suivre...

Monday, October 20, 2008

Les droits de scolarité asymétrique | Asymetrical tuition fees

Je publie ce matin une Note économique qui propose de fixer les droits de scolarité universitaires en fonction du coût de formation des différents domaines d'étude dès 2012. Si on fixait les droits de scolarité à 38 % du coût de formation, qui correspond au pourcentage actuellement assumé par les étudiants en administration et en sciences humaines, cela permettrait d'augmenter de 110 millions le financement des universités québécois. À noter qu'avec ce plan, 47 % des étudiants verraient leurs droits de scolarité inchangés ou diminués et que la moyenne des droits de scolarité serait de 2500 $ à terme. Les étudiants en médecine vétérinaire seraient ceux qui paieraient le plus (12 528 $) alors que ceux en lettre paieraient le moins (1687 $). Pour amoindrir l'effet négatif d'une hausse des droits de scolarité, cette réforme devrait être mise en place avec un programme de remboursement proportionnel au revenu (RPR).
Vous pouvez consulter un compte rendu de l'étude sur cyberpresse.
Vous pouvez consulter l'étude complète sur le site de l'IEDM.
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This morning, I am publishing a study recommanding to charge university tuition fees in proportion of the cost of formation, beginning in 2012. If tuitions fees were 38 % of the cost of formation, which is the percentage actually paid by student in management and in social sciences, it would allow to raise 110 millions more to finance Quebec universities. It is noticeable that this plan would leave the amount paid by 47 % of the students unchanged or diminished and that the averag tuition fees would be 2500 $ a year at the end of the reform. Veterinaries would pay the higher tuition fees (12 528 $) and people studying in litterature would pay the least (1687 $). To offset negative effects on poor students, that reform should be implemented together with an Income-based student loan repayment program.
You can read the complete study on the MEI's website.