Friday, June 27, 2008

Effectifs infirmiers: une pénurie d'imagination? | Nursing staff: imagination missing?

Voici un texte que j'ai publié ce matin dans Le Devoir:
Mathieu Laberge, Économiste à l'Institut économique de Montréal (IEDM)

L'été est une période particulièrement pénible pour quiconque transige avec le système de santé québécois, c'est bien connu. Confrontés à une pénurie d'infirmières alléguée -- le ministère de la Santé et des Services sociaux estime qu'il faudrait 2643 infirmières supplémentaires en 2008 pour faire face à la demande -- les gestionnaires d'établissements de santé voient souvent avec appréhension arriver le temps des vacances estivales.
Pourtant, une étude de l'Institut économique de Montréal publiée récemment donne à penser que bon nombre d'infirmières sont prêtes à travailler dans le secteur privé, en sus de leur pratique normale dans le secteur public, et ainsi contribuer au désengorgement de nos hôpitaux. Selon cette enquête menée auprès de 1420 infirmières l'hiver dernier, il existerait une offre de travail supplémentaire de la part des infirmières que le secteur public n'arrive pas à concrétiser. La majorité des répondantes (54 %) auraient accepté de travailler dans le secteur privé pendant les quarts de jour en semaine, en plus de leur tâche habituelle dans le secteur public. En moyenne, les répondantes auraient offert jusqu'à 15 heures par mois, ce qui représente presque deux jours supplémentaires!
À ne pas négliger
Cette offre de travail équivaut en moyenne à l'apport de 3730 infirmières en équivalent temps plein pendant les quarts de jour en semaine, de 2210 pendant les soirs de semaine, de 1350 pendant les fins de semaine et de 290 pendant les congés fériés. Bien que modeste, cette offre de travail complémentaire ne saurait être négligée. Cette enquête permet de croire que la pratique dans le secteur privé ne causerait pas un déplacement de ressources humaines, puisqu'elle peut mener à un accroissement de l'offre de services, tant par une quantité supérieure d'heures travaillées que par une atténuation de la tendance à abandonner la profession. Il faudrait donc considérer la pratique mixte public-privé des infirmières comme une solution partielle, mais durable, aux besoins du système de soins de santé. En conséquence, une plus grande ouverture à la pratique mixte pourrait se révéler être un moyen de réduire la pression sur le système de santé québécois.
Un problème d'organisation du travail
Les résultats de l'enquête suggèrent aussi que l'actuelle pénurie d'infirmières au sein du système de santé public est un indice de problèmes plus profonds. Ceux-ci relèvent souvent de l'organisation du travail dans le secteur public, avec des règles rigides et un milieu de travail peu efficace et peu satisfaisant. À cet égard, le rapport de la Table nationale de concertation sur la main-d'oeuvre en soins infirmiers suggère des pistes de solution intéressantes, comme le mentorat, une meilleure flexibilité des horaires ou une stabilisation des équipes de travail. Malheureusement, on peut douter que ces mesures permettent d'accroître suffisamment le nombre d'infirmières et leur taux de rétention pour répondre à la demande croissante pour les soins de santé. Tout en rejoignant plusieurs des constats mentionnés par l'enquête de l'IEDM, la Table nationale de concertation, à laquelle tous les syndicats ont participé, se désole que des infirmières se détournent du secteur public. Elle propose de réduire le recours à la main-d'oeuvre indépendante et aux heures supplémentaires. Belle affaire! Pourtant, la popularité actuelle des agences de placement privées semble être surtout un symptôme des problèmes de flexibilité et d'horaires rigides de travail du secteur public, plutôt que la cause du manque d'infirmières.
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In this paper published today in Le Devoir (in French), I argue that the actual deficit of nursing staff in Quebec might be due to a bad work organization rather than on a true lack of workers. A study conducted by the Montreal Economic Institute reveals that more than half of those surveyed (54%) were open to working on weekdays in the private sector in addition to their regular duties in the public sector. The additional availability of nurses for the private sector would amount to hiring the fulltime equivalent of more than 3,730 nurses on weekdays, 2,210 on week evenings, 1,350 on weekends and 290 on holidays.
Unfortunately, when it comes to find solution to the health system problems, we often hear more about increasing budgets and spending more resources than on optimizing the actual available resources.

Tuesday, June 24, 2008

Bonne Saint-Jean ! | Happy Saint-Jean-Baptiste's Day

Quelques mots seulement pour vous souhaiter une bonne Saint-Jean-Baptiste! C'est l'occasion de célébrer ce qui nous uni comme citoyens du Québec!





A few word to wish you all a good Saint-Jean-Baptiste's day. It's time to celebrate what unites us as Quebec's citizens.

Thursday, June 19, 2008

Le déséquilibre fiscal de retour! | Fiscal imbalance comes back!

Je vous invite à lire l'article publié plus tôt cette semaine dans Le Devoir "Déséquilibre fiscal: Le problème reste entier" signé par Alain Noël, Nicolas Marceau, Andrée Lajoie et Luc Godbout. Ils plaident essentiellement que le déséquilibre fiscal n'a pas été réglé et qu'il s'agit toujours d'un problème de la fédération canadienne.
En septembre 2006, j'avais écris une chronique dans La Presse où je qualifiait le déséquilibre fiscal de "monstre rhétorique". J'ai donc pris quelques jours pour réfléchir à ces nouveaux arguments et évaluer si ma position avait changé depuis. La réponse est non.
Je ne crois pas au déséquilibre fiscal pour deux raisons.
D'abord, s'il y a un palier de gouvernement qui perçoit auprès des contribuables des sommes trop importantes pour ses besoins, il doit leur retourner ces sommes et pas les échanger avec un autre gouvernement soit-il provincial, municipal ou autre. Dans ce contexte, argumenter qu'il existe un déséquilibre fiscal équivaut à prétendre que l'impôt dépossède les individus de leurs argent, ce qui est faux. Dans mon esprit, les contribuables acceptent de mettre en commun des ressources pour entretenir un système démocratique et obtenir certains services ciblés de celui-ci: sécurité, filet social et protection de l'environnement par exemple. Bref, un gouvernement ne devrait pas sentir qu'il a le droit de disposer des sommes excédentaires comme bon lui semble: c'est malhonnête et ça enfreint la transparence minimale qu'on attend d'une instance publique.
Remarquez, c'est ce qu'a essayé de faire (de façon maladroite) le gouvernement fédéral en réduisant la TPS. Il aurait certainement été mieux de réduire l'impôt sur le revenu, mais bon... don't cry over spilt milk.
Ensuite, le gouvernement théoriquement un horizon de taxation très large. Lorsque le gouvernement fédéral réduit ses impôts et ses taxes, les autres palliers de gouvernements peuvent occuper cet espace fiscal. Le gouvernement du Québec aurait pu le faire dans le cas de la TPS, mais il a refusé de considérer cette option.
C'est là une démonstration de deux choses: (1) les besoins ne sont pas si criants qu'on ne le dit puisqu'on n'a pas saisi l'opportunité qui se présentait et (2) le coût politique d'augmenter la TVQ pour occuper le champ fiscal laissé libre par la réduction de la TPS était plus élevé que les bénéfices attendus, ce qui nous ramène en (1).
Je maintient donc mon opinion de 2006: le déséquilibre fiscal est un monstre rhétorique qui vise à faire assumer à l'ensemble des canadiens les choix (ou l'absence de choix!) politiques des Québécois.
Je termine en reprenant un passage de l'article d'Alain Dubuc, hier dans La Presse: "On dit souvent que le Québec s'achète des Cadillac qu'il n'a pas les moyens de se payer. Le Québec est moins riche que la plupart des provinces, son fardeau fiscal est parmi les plus élevés, c'est la province la plus endettée, et c'est ici qu'on trouve les programmes sociaux les plus généreux. Tout cela est vrai, mais ce n'est pas la bonne façon de poser le problème. Le Québec a des moyens. Mais pas pour tout faire."
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Four university professors from Quebec published this week a paper in Le Devoir (in French), arguing that fiscal imbalance is still existing. In september 2006, I argued that fiscal imbalance was a political buzzword (in French). Then, I had to rethink about what I wrote to evaluate if my point of view was still correct.
My answer to that question is yes, for two reasons.
First, I do not believe governments have the right to swap money from taxpayers without their consent. When we pay taxes, we expect the government to use for what it was collected. If there are surpluses, there should be tax relfiefs. Doing something else would violate the basic transparency we expect from our public bodies.
Second, I believe governments have theoritically very large taxing perspectives. If a government reduces its taxes, any other government could raise its own fiscal perceptions and increase its revenues while leaving the global taxes paid unchanged. Quebec governement could have done that when the federal government reduced the GST. It didn't. That shows two things: (1) the needs aren't that sharp since we can miss such an opportunity and (2) the political cost was higher than the expected benefits of raising the provincial sales tax (which bring us back to (1)).
Therefore, I maintain my opinion that all the fuss about fiscal imbalance if a rhetorical monster which aims to put the burden of Quebecers' political choices (or lack of political choices) on all the Canadians.

Saturday, June 14, 2008

Existe-t-il un marché de l'amour? | Is there a market for love?

Voici un résume de la conférence que j'ai prononcé au Solo rendez-vous, le Salon des célibataires (le texte prononcé a préséance):
Alors que plusieurs se préparent à célébrer la Saint-Valentin, on peut se demander : « pourquoi diable un économiste s’intéresserait-il au phénomène des sites de rencontre? » En effet, dans l’esprit de plusieurs, l’amour et la recherche d’un partenaire se situent à mille lieues des considérations économiques. Et pourtant! Une étude publiée par l’Institut économique de Montréal, à l’aide de données originales de RéseauContact, démontre non seulement que les amateurs du flirt en ligne répondent aux incitations économiques, mais également que l’industrie s’adapte à de tels comportements. Voyage dans le monde de l’économie des comportements sociaux…

Les dragueurs en ligne répondent aux incitations économiques
« Le temps, c’est de l’argent! » La plupart des économistes reconnaissent dans cet énoncé une des bases de l’analyse économique. Effectivement, on considère que le coût de renonciation, qui correspond à la valeur du temps d’un individu, équivaut en gros à son salaire horaire. Puisque leur temps vaut cher, les personnes qui ont un salaire horaire élevé tenteront de trouver des moyens qui exigent moins de temps pour obtenir un même résultat.

La drague traditionnelle est « coûteuse » en temps comparativement à la drague en ligne. Dans le premier cas, il faut se déplacer dans un lieu de socialisation, identifier les partenaires potentiels et les trier au fil des discussions. Les sites de rencontre diminuent le coût en temps de chacune de ces étapes de la recherche d’un partenaire. Conséquemment, on devrait trouver parmi les membres des sites de rencontre des gens qui essaient de « sauver » du temps : plus d’hommes, plus d’hommes en situation financière aisée que de femmes dans la même situation et des gens généralement plus éduqués que dans la population en général.

Les données de RéseauContact confirment ces « prédictions économiques » sur les membres des sites de rencontre. Du 15 décembre 2007 au 14 janvier 2008, 53 % des membres actifs sur RéseauContact étaient des hommes comparativement à 47 % de femmes. Il y avait également deux fois plus d’hommes que de femmes qui se déclaraient en situation financière aisée. Et même lorsqu’on tient compte des différences de scolarité liées à l’âge et au sexe, il y avait plus de diplômés collégiaux et universitaires parmi les membres de RéseauContact que dans l’ensemble de la population.

Une autre prédiction économique est également confirmée par les données : compte tenu de leur « rareté relative », les femmes sont prisées sur le site. Les hommes sont donc plus disposés que les femmes à dépenser de leur temps pour rencontrer une partenaire lorsqu’on tient compte du niveau de revenu (Figure 1). On observe également dans cette figure que les personnes pour qui le temps a plus de valeur passent moins de temps par connexion que les personnes en situation financière moyenne ou précaire. Bref, ils sont économes de leur temps puisqu’il s’agit pour eux d’une denrée rare!

L’industrie s’adapte aux incitations économiques des membres
Les sites de rencontre diminuent donc les coûts de recherche d’un partenaire en réduisant le temps consacré à cette activité. Mais ce que peut nous révéler l’analyse économique sur cette industrie ne s’arrête pas là!

Comme les hommes sont relativement abondants sur les sites de rencontre, ils ont besoin d’outils pour faire valoir des aspects moins apparents de leur « produit ». Sur RéseauContact, les hommes peuvent se différencier de leurs concurrents en devenant « membre privilège », ce qui leur permet d’envoyer des messages personnalisés (les « membres visiteurs » ne peuvent envoyer que des messages préfabriqués). Comme ce comportement est particulièrement important lorsqu’on est confronté à une concurrence féroce, 22 % des hommes sont membres privilèges alors que seulement 11 % des femmes le sont.

De même, les sites de rencontre permettent aux membres de « signaler » la véracité des informations de leurs profils en y ajoutant des photos ou en participant au vidéo-clavardage. La présence d’une photo semble d’ailleurs encourager la véracité des informations du profil sur l’apparence physique des membres. Par exemple, alors que 50 % des hommes sans photo se déclarent de « très bonne » apparence physique, cette proportion tombe à 44 % chez les hommes avec photo (la différence est similaire chez les femmes). En ce qui concerne le poids, 29 % des femmes sans photo se déclarent « minces » contre 23 % des femmes avec photo, alors qu’il n’y pas de différence dans la proportion d’hommes qui se disent minces avec ou sans photo (14 %).

Finalement, dans le contexte de l’analyse économique, la fonctionnalité « jouez le cupidon » permet de devenir un « courtier en relations amoureuses ». Un tiers peut ainsi mettre un ami en contact avec des membres de RéseauContact en lui envoyant par courriel leurs profils.

En somme, la rationalité économique permet d’avoir un regard neuf mais réaliste sur les comportements des membres des sites de rencontre. En ce sens, elle n’est pas qu’affaire de chiffres et de formules. Elle est profondément ancrée au cœur de l’être humain. L’industrie des sites de rencontre a bien reconnu cet état de fait en fournissant à ses membres les outils nécessaires pour faire de ces sites de véritables « marchés des relations amoureuses »!

L’étude complète peut être consultée sur le site de l’Institut économique de Montréal :
http://www.iedm.org
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Recently I gave a conference about the economics of romantic relationships. From original data of Réseau Contact, I analysed the behaviour of the members of online dating sites. I found that:
- Singles respond to economic incentives, notably by saving their time by using online dating instead of traditionnal dating when their opportunity cost is higher. That means online dating sites have a higher proportion of well educated, middle age (25-45) and higher than average income members.
- As women are generally rare, men are spending more time to close the transaction of meeting a partner, reflecting the highest "value" of women.
- The industry adapt to competition, mainly between men, by offering them tools to differentiate themsleves from the substitute.
- Signalling takes effect on online dating websites: people are incited to tell the truth (notably about their physical appearance) when they put a picture on their profile.
You can read the whole paper at: http://www.iedm.org

Libéraliser l'université | Liberalising universities

Voici un résumé de la conférence que j'ai prononcé au Congrès de la Commission des Jeunes de l'ADQ (le texte prononcé a préséance):
Ce dont j’aimerais vous parler aujourd’hui, c’est comment embrasser les défis de l’avenir pour l’éducation supérieure. Alors, comme le temps est compté, je ne m’attarderai pas longtemps sur les formes de financement autres que la hausse des droits de scolarité. Je mentionnerai simplement que :

- Le Québec dépense 25 % de plus que la moyenne des pays de l’OCDE en éducation
- De fait, il n’y a que 3 pays qui dépensent plus que nous
o Le financement public est largement suffisant!

- Chaque dollar de réduction de la taxe sur le capital des entreprises réinjecte 1,21 $ dans l’économie québécois : c’est plus que du 1 pour 1!
o Surtaxer nos entreprises, c’est amorcer un cercle vicieux de la pauvreté pour le Québec
o Tarification beaucoup moins dommageable :

Il ne reste donc qu’une option : augmenter les droits de scolarité…

Pourquoi?

D’abord parce qu’étudier c’est payant! Presque deux fois plus pour les individus que pour la société

Rendement privé moyen d’un bacc. : 17.25% contre 10.5% de rendement social en 2000 (Moussaly, 2005)

Il existe peu de placements qui rapportent plus que l’éducation!

Ensuite, parce que si le dégel est bien fait, c’est une mesure qui permet une meilleure équité envers les moins nantis :

À l’heure actuelle, il y a deux fois plus d’étudiants qui proviennent de familles aisées que de familles pauvres dans nos universités. C’est au Québec que ce déséquilibre est le plus important.

Ça veut donc dire que de financer l’éducation par les impôts, ça revient à faire payer l’éducation des riches par les contribuables de la classe moyenne…

Ce sont les pauvres du Québec qui paient pour l’éducation des riches à cause du gel universel des droits de scolarité.

C’est pourquoi il faut dégeler les droits de scolarité et augmenter l’aide financière aux études de façon ciblée pour aider les moins nantis. De la sorte, ceux qui ont les moyens de payer le feront, ce qui permettra de venir en aide spécifiquement à ceux qui en ont besoin.

Ainsi, les droits de scolarités augmentés graduellement avec un programme de support aux plus démunis représentent également une meilleure équité entre les étudiants eux-mêmes. À l’heure actuelle (% des coûts actuel) :

Ce qui m’amène à conclure sur ma proposition de plan de financement de l’éducation, après la période de dégel. Il s’agit d’un plan 2012-2017 :

1- Dégel asymétrique selon les disciplines pour que les droits de scolarité représentent 40 % des coûts de formation
a. Certains auront à payer plus
b. D’autre y gagneront (arts, lettres et sciences humaines)
c. Permettra une meilleur équité entre les étudiants et reflètera également les rendements différenciés des différents programmes

2- Augmenter graduellement pour rejoindre la moyenne canadienne
a. Assurer la qualité de nos universités par rapport au reste du Canada
b. Deux fois l’inflation à chaque année, ce qui implique une perte de 165 étudiants par année
c. Si on vient en aide à ceux qui en ont réellement besoin, on peut réduire voire éliminer cet effet négatif du dégel
3- Instaurer un RPR fiscalisé
a. Permettre aux étudiants les moins nantis de ne pas payer leurs droits de scolarité pendant leurs études
b. Remboursent proportionnellement à leurs revenus une fois gradués, possiblement par leur déclaration d’impôts.

Autres questions qui devront faire l’objet de débats sur l’éducation :

- Internationalisation
o On n’est plus à l’époque où on faisait venir des étudiants étrangers chez-nous : on va maintenant vers l’étranger
o University of Nottingham : Ningo (China), Singapor
o Champlain College (Vermont) à Montréal

- Cégeps:
o Ils ont mal vieilli après 40 ans.
o Il faut considérer de leur donner une plus grande autonomie pour qu’ils puissent se démarquer et développer une expertise… bref être innovateurs!
Vous pouvez consulter la présentation power point de cette conférence au: http://www.iedm.org
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Today, I pronounced a conference about postsecondary education finance at the Congrès of the Commission des Jeunes de l'ADQ. Shortly, here is what I said:
- There is no alternative to increase university funding than to raise tuition fees. Quebec's public spending on education is already one the highest in OECD countries. Furthermore, increasing taxes, for enterprises as well as for individuals, is always worst for the economy than to increase tuition fees.
- Thus, the next unfreeze plan (2012-2017) should include an asymetrical increase of tuition fees between programs: students should pay an amount reflecting their expected return of education and the their cost of formation.
- If an asymetrical unfreeze scheme is put into place, we must revise also the funding for students. A good way to think of student funding would be to implement a fiscally managed income-based student loan repayment program.
You can consult the power point presentation of that conference at: http://www.iedm.org