Monday, January 30, 2006

Commentaires à: Couper la poire en trois

Le texte que j'ai publié dans la chronique "Québec grand angle" de La Presse a donné lieu à de multiples réactions, même sur le site de cyberpresse. Comme à l'habitude, je me réserve le mot de la fin, c'est-à-dire de commenter les commentaires sur mon papier. Je publierai donc mes réponses aux commentaires sur ce site vers le milieu ou la fin de la semaine. Quoiqu'il en soit, je reproduit tout de même les commentaires laissés sur cyberpresse. Les personnes intéressées peuvent consulter le texte originale ci-bas ou dans sa version originale accompagnée des commentaires sur: http://www.cyberpresse.ca/article/20060127/
CPOPINIONS01/60127160/5288/CPOPINIONS
Voici donc les commentaires tirés du lien précédent:
Pierre S. Lefebvre
Les Québécois peuvent voter et éliminer un parti politique avec des intérêts dissociés de ceux de son électorat. Les libéraux ne recrute pas plus de 10% des électeurs francophones. Ils auront toute une côte à remonter la prochaine fois. Je souhaite que les conservateurs auront compris ce message et offriront des conditions raisonnables et plus rapprochées de l'électorat francophone du Québec. Si non, ils devront subir le même sort.

Armand Doré
Nul ne peut nier que la dernière élection revêtait un caractère tout particulier, non pas en raison des enjeux, mais en raison des scandales qui ont mené les libéraux à la défaite, mais une défaite beaucoup moins cuisante que l'on aurait pu imaginer. Ces scandales sont venus fausser complètement les tendances réelles au Québec, tout comme dans le reste du Canada d'ailleurs. Il m'apparaît impossible d'y voir ces tendances comme étant durables. Il est reconnu que les succès que les conservateurs connaissent sont presque toujours reliés à une punition infligée aux libéraux. Il en est de même pour le Bloc qui, malgré tous ces scandales, allégués ou réels, a néanmoins accusé un recul important dans les votes exprimés. Les souverainistes en ont donc pris pour leur rhume, eux qui croyaient voguer vers une victoire fdacile. En politique, il ne faut jamais jhurer de rien. Il faudra attendre la prochaine élection, qui devrait avoir lieu au plus tard au printemps 2007, avant de pouvoir vraiment évaluer ce que sera le portrait politique au cours des prochaines années.

rod
le bloc avans les scandales avais la moitier moin de député le scandale des commandite set terminé donc le bloc a fini de surfé la dessu et il va redécendre comme avant bon débara

Charles Labrecque
A mon avis la poire est déjà coupée en plusieurs morceaux puisque le nombres de votes obtenus aux dernières élections ne représentent que seulement 27% du total des personnes habilités de voter au Québec. Ce qui laisse présager que les séparatistes sont de plus en plus raricime. Sachant que les séparatistes convaincus ont surement votés bloc en majorité pour respecter la consigne de Dieu le père,André .Alors!!!

Gilles Caron
Les québecquois sont assis dans les estrades et les conservteurs de l'ouest sont l'équipe qui joue avec la rondelle pour un but fédéraliste.

Monique Desautels
Très bon article. Les prochaines élections provinciales seront sûrement déterminantes. A mon avis, le PLQ devrait l'emporter. On a beau dire, M. Charest a très bien gouverné, les gens intelligents en conviendront aisément.Bien sûr, les syndiqués de la fonction publique voteront probablement pour le PQ, mais ils ne sont que 5000 000. Je dis probablement, car M. Boisclair a déjà annonçé qu'il n'avait pas l'intention d'ouvrir la convention collective... et de plus, ce Parti est celui qui a le plus coupé dans la fonction publique.

Paul Lafrance
Essayer de faire croire aux Québécois qu'ils sont exploités et colonisés ne peut durer qu'un temps, et ce temps semble révolu. On peut mentir à une personne tout le temps, mentir à tout le monde un temps, mais on ne peut mentir à tout le monde tout le temps. M. Duceppe et André Boisclair le savent bien, et c'est ce qui les inquiètent. Leur campagne de peur ne semble plus effrayer les Québecois.

Gérard St-Denis
Sortez de vos tours d'ivoire.Éditorialistes, professeurs, et grands spécialistes ne cessent d'interpréter les résultats des dernières élections comme si c'était la fin du Bloc et le renaissance de Jean Charest.Sortez de vos bureaux, et aller parler avec les gens ordinaires...Cessez de rêver. La réélection de Monsieur Charest n'est pas faite. Vous savez bien que c'est le pire gouvernement au Québec depuis des décennies. Les gens sont trop intelligents pour réélire un personnage aussi faible qu'incompétent qui s'embourbe d'une gaffe à l'autre.Le fédéralisme canadien est une faillite pour le Québec. Ce n'est pas parce que Monsieur Harper va permettre un siège au Québec à l'UNESCO, ou qu'il va redonner un peu plus d'argent aux provinces que le problème est réglé.Je suis content cependant de voir que les conservateurs ont une vision plus intelligente et plus réaliste du fédéralisme que celle des libéraux.... Ça ne peut qu'être profitable à tout le monde.Mais pour la réélection de Monsieur Charest, on en parlera. Avec moins de 28% de taux de satisfaction, on a beau être fédéraliste, libéral, ça prends plus que ça pour se faire réélire. Bonne chance aux rêveurs.

guy poulette
Je trouve pathétique la facon dont les québécois se comportent aux urnes. D'une part, je prédis une victoire du parti Québécois, et une autre défaite, si il y a lieu, au prochain référendum. D autre part, les Québécois vont se délusionner assez vite de M. Harper. Alors, ou est-ce que l on s 'en va? Nulle part... Comme depuis 10-12 ans. Pourquoi parce que nous sommes immatures, nous avons peur de nous séparer et nous agissons commme lorsque notre conjoint est infidèle, nous voulons donner une chance au fédéralisme qui , manisfestement, ne fonctionne pas...
Je tiens à remercier toutes les personnes qui daignent laisser un commentaire, positif ou négatif, tant qu'il demeure respectueux. Vous avez compris qu'il ne sert à rien de tirer sur le messager et qu'il est beaucoup plus honorable de s'attaquer aux idées. À votre tour, ceci vous honore.

Saturday, January 28, 2006

Couper la poire en trois

La valse hésitation québécoise entre souveraineté et fédéralisme devra prendre fin aux prochaines élections provinciales

MATHIEU LABERGE
Professeur au Collège Gérald-Godin et détenteur d’une maîtrise en économie internationale de l’Université de Nottingham, en Angleterre.

En renvoyant à Ottawa sensiblement le même nombre de députés souverainistes et fédéralistes qu’il y avait avant la dissolution de la Chambre tout en divisant les forces fédéralistes entre conservateurs et libéraux, les électeurs québécois ont en quelque sorte coupé la poire en trois lundi dernier. Ce faisant, ils ont également réservé leur jugement sur l’outil, souveraineté ou fédéralisme, qu’ils entendent utiliser dans l’avenir pour défendre leurs intérêts. Mais cet arbitrage ne saurait tarder et il s’annonce impitoyable pour le Bloc Québécois dont la pertinence sera remise en doute, peu importe sous quel drapeau se rangeront les Québécois.


Fédéralistes divisés, souverainistes isolés
En cantonnant plus de la moitié de sa députation fédéraliste dans les banquettes de l’opposition, le Québec s’est privé d’une influence indispensable à la représentation de ses intérêts auprès du parti gouvernemental. Pour la première fois, il se retrouve pratiquement évacué des pôles décisionnels du gouvernement fédéral. Effectivement, le PLC a pu compter sur une concentration des députés québécois fédéralistes en son sein tout au long de son règne. Or, les conservateurs ne peuvent prétendre à une représentation aussi significative et l’élection de 2006 pourrait bien rester gravée dans les mémoires comme étant celle où l’influence du Québec aura été réduite à peau de chagrin.

Cette nouvelle donne ne va pas sans questionner le rôle que jouera désormais le Bloc Québécois à la Chambre des Communes, alors qu’il ne disposait déjà d’aucun pouvoir effectif et d’une influence pour le moins limité avant le 23 janvier. S’il est vrai que la délégation bloquiste demeure imposante, elle s’est néanmoins retrouvée charcuté tant en termes de nombre de sièges que de suffrages. Ce déclin constitue une raison de plus pour Stephen Harper, qui a déjà annoncé son intention de travailler directement avec le gouvernement Charest, de faire fi des revendications de Gilles Duceppe. Et comme pour parachever l’isolement du clan souverainiste, André Boisclair s’est « peinturé dans un coin » en luttant corps et âme avec le Bloc Québécois pour réclamer une estimation chiffrée du déséquilibre fiscal. Advenant une victoire péquiste aux prochaines élections provinciales, il y a fort à parier que les tories montreront peu d’empressement à collaborer avec le chef péquiste.


Le moment de vérité
Tant que la députation québécoise se trouvait bien représentée des deux côtés de la Chambre, la situation était idéale : le Québec bénéficiait du meilleur des deux mondes! Toutefois, avec un parti ministériel où la présence québécoise est minimale et des partis souverainistes exclus des cercles décisionnels fédéraux, les intérêts québécois se retrouvent gravement dilués. Du concept abstrait d’isolement culturel et social du Québec omniprésent dans la rhétorique indépendantiste, on est passé à une ghettoïsation politique bien réelle. Cette situation, issue de la position mi-figue, mi-raisin adoptée par les Québécois, ne pourra perdurer indéfiniment. Plus tôt que tard, il faudra mettre fin à la valse hésitation québécoise et faire un choix stratégique entre souveraineté et fédéralisme.

L’échéance toute désignée pour trancher ce dilemme pourrait bien être la prochaine élection provinciale. Deux options s’offriront alors aux électeurs : soit les Québécois éliront le Parti Québécois et s’affèreront à réaliser la souveraineté aussitôt que possible, rendant obsolète l’existence du Bloc Québécois. Soit ils valideront l’alliance Harper-Charest en réélisant le PLQ. Cette alternative implique incontestablement de faire le pari du fédéralisme d’ouverture et d’envoyer à Ottawa une forte délégation conservatrice du Québec dès l’élection fédérale suivante dans l’espoir d’un recentrage du Parti conservateur vers un conservatisme fiscal assorti d’un progressisme social plus proche des valeurs traditionnelles du Québec. Dans un cas comme dans l’autre, la pertinence du Bloc Québécois sera rudement éprouvée.
Une leçon claire
Quoi qu’il en soit, il y a une leçon claire à tirer du signal lancé le 23 janvier par les électeurs: les Québécois ont accepté d’accorder aux conservateurs une période d’essai, quitte à retourner le produit s’il fait défaut. Stephen Harper disposera donc d’au plus deux ans pour les convaincre d’adhérer au fédéralisme d’ouverture qu’il propose et de se joindre à ses troupes. Après cette phase de mise à l’épreuve bien légitime, une décision finale devra toutefois être rendue sur la poursuite de cette expérience du fédéralisme renouvelé, sans quoi l’affaiblissement des positions québécoises sera irrémédiable.


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