Tuesday, September 26, 2006

Un monstre rhétorique

À travers le débat sur le déséquilibre fiscal, les Québécois ne peuvent imposer leurs choix sociaux à l’ensemble des Canadiens
MATHIEU LABERGE
Économiste et professeur au Collège Gérald-Godin
Le déséquilibre fiscal n’existe pas. C’est un monstre rhétorique créé de toutes pièces par les politiciens. Le déséquilibre, s’il en est un, se situe plutôt au niveau de l’étendue des services offerts par le secteur public québécois. Alors que cette bulle politique prend une ampleur démesurée et que les négociations pour la crever achoppent, il appartient aux Québécois de comprendre qu’ils ne peuvent imposer leurs choix sociaux à l’ensemble des Canadiens. Selon une étude du CIRANO et du Mouvement Desjardins, les dépenses par habitant du gouvernement du Québec sont 9% supérieures à la moyenne canadienne. Au chapitre des dépenses en services sociaux, le Québec dépense plus du double des autres provinces par rapport à la taille de son économie. Conséquemment, le Québec est également la province qui impose le plus ses citoyens; bon an, mal an, chaque Québécois paiera 840$ de plus en impôts que les autres Canadiens. Rien de plus normal, étant donnée l'abondance des services offerts par le secteur public québécois : garderies hyper subventionnées; multiples gels de tarifs en éducation post-secondaire, pour l’hydroélectricité et les permis de conduire; etc.
Un vagabond en Jaguar
Pourtant, l’appétit des Québécois pour les services sociaux semble à ce point insatiable que, malgré la plus forte imposition des particuliers des pays du G7, la situation financière du gouvernement du Québec demeure précaire année après années. Dans ce contexte, le réflexe des politiciens québécois a été d’invoquer un improbable déséquilibre fiscal pour forcer la main à Ottawa à transférer au Québec une plus grande part des impôts perçus chez tous les Canadiens. Non seulement un tel discours est-il déraisonnable, mais il est carrément misérabiliste. Faire reposer sur les épaules du gouvernement fédéral le règlement du soi-disant déséquilibre fiscal reviendrait à imposer aux Ontariens et aux Albertains le financement des choix sociaux extravagants des Québécois. On ne peut les blâmer de s’opposer au Québec sur la question. Après tout, donneriez-vous l’aumône à un mendiant au volant d’une rutilante Jaguar? Malheureusement, le Parti Conservateur s’est enlisé dans ce bourbier lors des dernières élections fédérales en promettant de trouver une solution aux récriminations du Québec. Le seul accord équitable susceptible de satisfaire à la fois le gouvernement du Québec et ceux des autres provinces canadiennes consisterait pour Ottawa à abandonner graduellement des champs de taxation fédéraux pour ensuite permettre aux gouvernements provinciaux de les occuper à leur guise par une sorte de mécanisme de vases communicants; une alternative vertement critiquée par le gouvernement Charest au printemps dernier.
Une lubie politique
Quoi qu’en dira le Ministre des Finances, Michel Audet, l’occasion rêvée pour ce faire s’est présentée le 1er juillet dernier avec la réduction de la TPS. Défiant toute logique, le gouvernement a alors refusé de procéder à une telle opération pour maintenant revenir sur ses pas en envisageant cette alternative « en temps et lieu » et en posant moult conditions. S’il est vrai qu’il aurait été politiquement coûteux pour un gouvernement ayant promis des baisses d’impôts de les hausser de la sorte, cette nouvelle valse hésitation du gouvernement libéral a aussi pour conséquence de démontrer l’hypocrisie crasse derrière le discours sur le déséquilibre fiscal. Si la situation financière du Québec avait été aussi catastrophique qu’on a bien voulu le laisser croire ces dernières années, il y a fort à parier que le gouvernement aurait sauté sur cette bouffée d’air providentielle. Or, en refusant d’agir dès le mois de juillet, on aura démontré que le déséquilibre fiscal est un caprice essentiellement politique sans réel fondement économique. Pis encore, en tergiversant comme il le fait, Jean Charest risque de se fermer sur les doigts sa seule porte de sortie honorable : pourquoi accepterait-il aujourd'hui une solution qu’il décriait il y a quelques semaines à peine? En bon père de famille, Ottawa doit désormais refuser de déshabiller Ralph pour habiller Jean. D’autant plus que Ralph a géré ses avoirs avec responsabilités et que Jean se permet de faire la fine gueule devant les issues proposées. Les Québécois doivent dorénavant accepter que personne d’autre qu’eux-mêmes n’a à payer pour qu’ils puissent continuer de bénéficier du plus haut niveau de services publics du Canada. Ils devront rapidement faire un choix : assumer le coût réel des services publics dont ils bénéficient ou accepter d’en céder certains au secteur privé.
Des réactions:
forum@lapresse.ca
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In this paper, published today in La Presse, I suggest that the fiscal imbalance evocated by Quebec's politicians is the final attempt to impose Quebec's social choices to the rest of Canada. With the most important expenditure in social services, more than double than anadian average, the Quebec's imbalance isn't fiscal, the problem is on the social services supply side. The only wise and equitable way to solve that highly political problem is for the federal government to abandon some fiscal fields, such as reducing the GST, and let the provincial governments raise their own taxes. Some will do, some won't...

However, Quebec's PM, Jean Charest, has announced he wouldn't agree with that solution many times in the last few months, unless his conditions are respected. By refusing a good solution, Quebec has shown that the fiscal imbalance is, in fact, a political lie. Moreover, by refusing to use that procedure back in July, when Ottawa reduced the GST by one percentage point, he showed that Quebec wasn't really needy.

Ottawa must now refuse to take from Ralph to give to Jean. Even more since Ralph has been responsible while Jean is being picky on the solution. By the end of the day, Quebecois must accept no one other than themselves has to pay to allow them to keep the highest level of public services in Canada. They now have to make a choice: either pay the real cost of their public services or give some of them to the private sector.

22 comments:

Anonymous said...

Bonjour,

Vos chiffres ne sont malheureusement aucunement contextualisés. Premièrement, la comparaison des dépenses en services sociaux est boiteuse puisque ces services sont gérés par le gouvernement du Québec alors qu'ils sont municipalisés dans le reste du Canada. Encore une fois, une comparaison honnête du fardeau fiscal entre les provinces canadiennes devrait comprendre le palier municipal et provincial. Il faut comparer des pommes avec des pommes.

La démonstration que vous faites sur le déséquilibre fiscal n'est en aucun lien avec le concept même de déséquilibre. La démonstration de l'existence d'un déséquilibre ne se fait pas sur une année financière.

Le déséquilibre implique que de façon structurelle et à long terme, un palier dispose de revenus supérieurs à l'exercice de leurs responsabilités constitutionnelles.

Que le gouvernement du Québec ait refusé d'hausser la TPS pour des raisons politiques et électorales évidentes n'élimine pas par magie ce déséquilibre. Une vraie solution politiquement réaliste aurait exigé que ce transfert de point d'impôt fasse implicitement partie de la démarche.

Le rapport Séguin explicite très bien la présence de ce déséquilibre et les pistes de solutions envisageables. Je vous invite d'ailleurs à le lire (l'avez-vous fait ?)

Faire la démonstration que le Québec dépense plus que ses voisins n'est en aucun cas une démonstration de l'inexistence du déséquilibre fiscal. Agir ainsi est un raccourci logique déplorable.

Je sais bien que La Presse s'efforce depuis des années à déconstruire le déséquilibre fiscal, un des arguments phares des souverainistes, mais votre analyse gescaène cache très mal un mépris de l'État, très british en fait...
Bonne journée
Gabriel Danis
Montréal

Matt said...

Très cher Gabriel...
Mes chiffres, comme vous dites, sont issus d'une étude du mouvement Desjardins, une source reconnu pour sa neutralité et l'exactitude de ses données... très British, n'est-ce pas? Par ailleurs, les études consolidées ont été faites et arrivent grosso modo à la même conclusion.

Par ailleurs, vous citez le rapport Séguin et mon raccourci logique déplorable... Que faire de celui des adeptes du déséquilibre fiscal qui citent les chiffres de ce même rapport en omettant de mentionner que depuis, des milliards ont été retournés par Ottawa vers les provinces? Raccourci logique, vous disiez?

Et voilà l'apogée de votre argumentation: le complot gescaien! Ou l'argument ultime des idéologues sans argumentaires cohérent.

Si vous preniez un tant soit peu de bonne volonté, vous remarqueriez que le fait est que le Québec, malgré les ponctions fiscales les plus importantes du G7 n'arrive pas à soutenir sont niveau de dépenses. Que le fédéral fasse un surplus ne change rien à cela. On a donc le choix: continuer à pratiquer un Bougonnisme d'État ou bien assumer nos choix...

Anonymous said...

Je ne vous reparlerais pas du rapport Séguin comme vient de le faire M. Gabriel Danis. Je trouve votre réflexion sur le fait que le Québec dépense plus que ses voisins n'est en aucun cas une démonstration de l'inexistence du déséquilibre fiscal. Votre hypothèse est bien pauvre.

bien a vous,
Érick Filiatrault

Matt said...

Bonjour Erik

vous avez bien droit à votre opinion et je respecte celle-ci. Toutefois, comme disait un de mes anciens professeur pour qui j'ai le plus grand respect: "pour défaire une thèse, il en faut une meilleure." Quelle est la vôtre?

À pauvreté, pauvreté et demi... faut croire!

Sincèrement,

Matt

Anonymous said...

Le complot gescaen n'est pas au centre de mon argumentaire, loin de là. Seulement un petit clin d'oeil sur l'effort de Gesca à discréditer la thèse du déséquilibre fiscal. Une recension des articles, éditoriaux et commentaires à ce sujet depuis 2 ans(avec Eureka)est d'ailleurs assez éclairante à cet effet...

Ce n'est pas la source des chiffres de Desjardins que je déplore, (quand ai-je rapproché le mouvement Desjardins à la GB ?) mais la méthodologie employée pour les comparaisons. Vous parlez d'études consolidées. Pourquoi ne pas les utiliser aux fins de votre argumentaire ?

Bien sûr, des milliards ont été retournés au province depuis la Commission Séguin et je suis content que vous en parliez, puisque ce qui est le plus beau, c'est que malgré ce retour, le niveau de financment du transfert social canadien n'atteint toujours pas le niveau de 1993-1994..magnifique, non ?

De plus, ces transferts ont la faiblesse d'être...de simples transferts ! Et non pas des transferts de points d'impôts, ce qui enferme le Québec dans une logique de quémandage, ces transferts pouvant être réduits selon le bon vouloir du fédéral.

Pour terminer, un petit paradoxe de votre pensée : D'un côté, le gouvernement du Québec ne souffre pas vraiment du déséquilibre fiscal puisqu'il n'a pas récupéré le point de TPS libéré cet été, mais de l'autre vous me répondez que le Québec, malgré une des ponctions fiscales les plus importantes du G7 (je dirais plutôt que le Québec est dans la moyenne des pays de l'OCDE)il n'arrive pas à soutenir son niveau de dépenses....

Matt said...

Bon bon bon...

D'habitude, je ne répond pas deux fois à un même intervenant: j'essaie d'éviter les spirales d'argumentations et ça me gobe trop de temps.

Simplement, je trouve que la seule allusion au complot gescaen discrédite votre propos. Ça teinte l'ensemble de votre intervention d'un certain idéologisme dogmatique. Un peu dommage que ce type de discours émane de quelqu'un d'informé et d'impliqué socialement...

Bref, je voulais simplement préciser que j'écris dans La Presse mes opinions propres et il n'y a ABSOLUMENT aucune intervention sur celle-ci, sous quelque forme que ce soit, de qui que ce soit.

Quand à vos opinions, merci de les exprimer et comptez sur ce site pour vous permettre de continuer à le faire. SVP, évitez simplement de déformer les miennes: je ne faisais que souligner l'adéquation entre le discours politique et les actions des politiciens.

Anonymous said...

Je ne veux pas faire oeuvre d'économiste, mais je vais essayer d'apporter une opinion.

Tout d'abord, s'il existe réellement un désiquilibre fiscal, c'est envers qui que ce désiquilibre existe? Honnêtement, il est vrai que cela ne relève pas de la responsabilité des autres provinces riches de vider leurs coffres pour s'assurer que le Québec puisse pourvoir aux besoins excessivement gauchistes de certains d'entre nous. En revanche, je tiens à préciser que si une province a besoin de l'argent, elle doit le demander au gouvernement fédéral, car le débat sur le désiquilibre fiscal, dans les faits actuels, punit dramatiquement les provinces qui ont géré d'une manière efficace leur porte-feuille.

Ceci étant dit, il est mentionné que certains de nos concitoyens ont une obsession pour les services sociaux. Pour récupérer de l'argent perdu, le gouvernement québécois devrait ouvrir complètement la porte à un système de santé à deux vitesses, car ceux qui ont le moyen de s'offrir des soins privés ne doivent pas se sentir ligottés par les caprices gauchistes de certaines personnes.

De plus, au Québec, comment se fait-il qu'une école est privée lorsqu'elle est financée à 60% par notre gouvernement? Je pense que nos élus devraient couper définitivement dans le financement des écoles privées. Bien sûr, dans les faits actuels, bon nombre de contribuables contribuent, par l'entremise de leur déclaration de revenu, à financer une chose (réservée aux bourgeois) auxquelles ils n'auront même pas accès. Par conséquent, cela m'amène à dire que pour tout dollar injectés dans les coffres du Québec, tout citoyen (même moyen) doit s'attendre à ce que tous les services dits sociaux lui soient accessibles. À bien y penser, certaines personnes ne pourront jamais envoyer leurs enfants au privé en raison de leur condition financière!

Finalement, ouvrir la porte à un système de santé à deux vitesses et couper définitivement dans le financement des écoles privées permettraient à notre gouvernement de posséder une meilleure marge de manoeuvre, mais plusieurs de nos concitoyens ne le comprendront pas (et c'est leur droit, d'ailleurs).

Anonymous said...

Bon, bon, bon

Il faudrait répondre aux questionnements plutôt que de s'acharner sur l'attitude de Gesca. C'est pourtant clair que ce n'était pas mon propos. Dommage

Anonymous said...

Les commentaires laissés à la suite de votre Texte, M. Laberge, témoigne de la faible crédibilité des partisans du soit-disant déséquilibre fiscal dont serait victime les Québécois. Leur position est comparable à celle qu'ils adoptent sur le prix de l'essence. Ils veulent à la fois le beurre et l'argent pour le beurre. Plutôt que de comprendre que le marché de l'essence est un marché excessivement serré et inélastique et que c'est donc leur dépendance sans cesse croissante à cette ressource qui est en grande partie responsable des prix à la pompe élevés, ils renvoyent la faute aux pétrolières. Plutôt que de réaliser qu'en réduisant leur demande, la ressource deviendrait moins rare, plus élastique et donc moins cher ils mettent la faute sur les ''méchantes'' pétrolières, continuent à s'acheter des ''bateaux'', continuent à consommer autant et demandent au gouvernement d'agir. C'est le même principe pour le déséquilibre fiscal. On veut à la fois les meilleurs services et les impôts les moins élevés. Comme cela ne peut fonctionner, ces gens ont trouvés la solution : Le déséquilibre fiscal. Faire payer le reste du canada pour les choix gauchistes des gouvernements Québécois. L'école gratuite ou presque et ce même au niveau supérieur ou les garderies ne sont que quelques exemples parmis des milliers. Il faut être cohérent avec les choix politiques qu'on adopte. Je suis totalement en accord avec les mesure que je viens de citer en exemple, mais je suis conscient que ce sont des mesures québécoises qui doivent être payées par les québécois. Le reste du Canada n'a pas a payer pour les choix d'une province. Je suis tout à fait d'accord avec les propos de Mathieu Laberge et j'espère que l'hypocrisie des politiciens québécois sur la question ouvrira les yeux des partisans du déséquilibre fiscal.


Et pour répondre à Gabriel, le Québec n'arrive pas à soutenir son niveau de dépense parce que l'argent qu'on paye en impôt est excessivement mal géré. Je ne comprends pas que personne ne s'en rendent compte. Il n'est pas normal que pratiquement la moitié du budget est accordé à la santé, et que d'année en année, malgré qu'on y injecte toujours plus d'argent, le système de santé fonctionne toujours aussi mal. À la place de toujours donner plus on devrait plutôt revoir le système au complet et arrêter de jeter l'argent par les fenêtres. Mais je n'y compte pas trop. Les ''forteresse'' québécoises (hydro, saq, assurance santé) sont considérées comme des dieux et ne sont jamais remise en question, C'est pathétique.

Antoine.
Étudiant au bacc. en Économie et Politique, Université de Montréal

Anonymous said...

J'aimerais un peu nuancer mon propos. Je ne remet pas en question le fait que le gouvernement fédéral percoive trop d'impôt par rapport aux services qu'il rend, mais plutôt le fait que le Québec tente de s'approprier le surplus. C'est un phénomène qui touche le canada et non uniquement le Québec. Et la seule chose que devrait réclamer l'ensemble des province est une réduction de l'impôt fédéral et une baisse de ses pouvoirs. Ainsi, le problème serait réglé et chaque province aurait le loisir de dépenser son argent comme elle le veut. Mais cela rime au Québec avec une augmentation des taxes provinciales ce que peu de monde accepterait. C'est ce que je veux dire quand je parle d'hypocrisie... les demandes des politiciens québécois sont un moyen d'avoir et le beurre et l'argent du beurre, mais le problème est que c'est le Canada en entier qui a payé se beurre

antoine.

Anonymous said...

M. Laberge,
Merci d'avoir explosé, de façon claire et logique, le mythe du désiquilibre fiscal. Vous avez complètement raison. Si le gouvernement du Québec manque de revenu pour financer ses programmes, il n'a qu'à hausser les impôts/taxes au Québec, ou réduire les programmes.

Mais ça, ça prendrait du courage et de l'honnêteté.

C'est plus facile de demander du cash au fédéral, de cette façon, le blâme passe ailleurs. Mais, d'où provient ce cash? Des contribuables canadiens, incluant ceux du Québec!

L'hypocrisie de notre gouvernement au Québec me rend malade.

Claude Leclair
Saint-Bruno

Anonymous said...

Monsieur Laberge,

Je partage votre opinion quant au déséquilibre fiscal et je dois avouer qu'il est très raffraichissant de voir que de plus en plus de gens (incluant vous) dénoncent les multiples gels tarifaires en place. Il est temps d'entrer dans la réalité :

- Dégel des frais de scolarité
- Dégel des tarifs de la SAAQ
- Hausse des tarifs d'Hydro-Québec
- Abandon des monopoles d'état (SAQ)

Le fait de savoir qu'il reste ne serait-ce que quelques gens comme vous dans le secteur de l'éducation me donne un peu d'espoir quant à l'avenir de nos jeunes, surexposés à la propagande syndicalo-gauchiste de la maternelle au doctorat.

Au plaisir,

Jonathan Hamel

Vincent Geloso said...

Mathieu!

Musique à mes oreilles! ;) Laisse moi juste te dire que certains péquistes m'en ont parlé...

D'ailleurs, question méchante de même, si les péquistes définissent La Presse comme l'hérésie fédéraliste, pourquoi continuent-ils de lire ce journal? ;)

Matt said...

Réaction très rapide aux (nombreux) commentaires laissés récemment:

Anh Khoi do: Je partage votre point de vue sur le système de santé, bien que je crois qu'il mériterait d'être nuancé. Il s'agit d'ouvrir habilement la porte au privé, pas de n'importe quelle manière. Je crois qu'il serait possible de le faire à la britannique, en mettant sur pied un marché interne et en permettant des assurances santé privé plus extensives que ce qui est envisagé. Par contre, votre raisonnement surles écoles privées me semble inapproprié: si on paye 60% du coût pour un étudiant au privé et 100% pour un étudiant au public et qu'on cesse de financer le privé; il y aura un transfert d'étudiants du privé vers le public et il en coûtera donc plus cher à l'État.

M. Danis: Je répond bien à ce que je veux. Vous avez maladroitement ouvert une porte et j'y ai mis le pied. Je crois que ça conclut.

Antoine: Merci de ta démonstration. Effectivement, l'efficacité de la gestion y est pour quelque chose, mais ne compte pas pour tout. Il y a des flagrants problèmes d'efficacité économique dans la façon de réaliser les choix de société des québécois.

M. Leclair et M. Hamel: merci beaucoup de vos commentaires. N'hésitez pas à repasser par ici.

M. Geloso: Je ne crois pas qu'on puisse étiquetter mon article comme étant partisan. La solution que j'entrevois pour le déséquilibre fiscal a été appuyée par François Legault et décriée par Michel Audet. Par ailleurs, la tarification des services à laquelle je fais référence en fin d'article est décriée par le PQ et louangée par le PLQ... Et d'ailleurs, je n'aime pas les étiquettes...

Antoine et Vincent: Content de voir que des gens de l'alma mater s'intéressent à mes papier... mais pourquoi diable le bidi?!?!?!?!!?

Anonymous said...

Incroyable cette façon d'éviter les débats. On dit vouloir discuter d'enjeux sérieusement, et on se gargarise de jugements à l'emporte-pièce, aucunement explicités. Personne ne traite de l'enjeu du débat de cette chronique, à savoir le déséquilibre fiscal...
Gabriel Danis
M. Sc science politique, UdM

Anonymous said...

Dear Mathieu,

Welcome back! Hope you had a nice summer.

Your excellent article seems to suggest that only Quebeckers are convinced of the existence of a fiscal imbalance. Not so.

Ever since the 2001 Seguin commission, the idea that an imbalance exists between the federal and provincial governments has spread across the country. A few months ago, Ontario launched a website to educate citizens about the imbalance. See: http://www.strongontario.ca/english/know/imbalance.asp

This week, Nova Scotia launched a similar site: http://www.gov.ns.ca/fina/fiscal/default.asp

If nothing else, Quebeckers should take heart that they were able to fundamentally alter political discourse throughout Canada in a very short period of time.

As for whether there is an imbalance: I think it is politically and economically unsustainable for one level of government in a federation to post large surpluses consecutively for so many years when other levels of government have not fared as well. However, the fact that the provinces cannot agree on a common definition or resolution of the so-called fiscal imbalance suggests that it is not a hard and fast reality.

Canadians and Quebeckers are also forgeting the bad old days when the federal government was posting massive deficits. Was this a sign of fiscal balance?

Cheers,

Ian

john7 said...

Salut Mathieu,

Le Conseil de la Fédération a déposé un rapport sur le déséquilibre fiscal en mai 2005. On y fait mention d'un déséquilibre horizontal, l'aspect principal de ton article je crois. Toutefois, on ajoute qu'il existe également un déséquilibre vertical, qui serait un « écart existant, entre les ordres de gouvernements, sur le plan de l’adéquation entre les sources de revenus et les responsabilités de dépenses. Cela signifie qu’un des ordres de gouvernement perçoit plus d’impôts et de taxes que ce dont il a besoin pour s’acquitter de ses responsabilités, limitant d’autant la capacité de l’autre ordre de gouvernement à prélever les revenus dont il a besoin pour être en mesure de s’acquitter des siennes. » (Source: http://www.conseildelafederation.ca/initiativesfrancais/fiscal.html)

Qu'en penses-tu? Et que penses-tu de ce rapport?

Mes salutations,

Karl

Matt said...

Hey Ian!

nice to hear about you again. Actually I know all the provinces are claiming there is a fiscal imbalance. This is true and false at the same time. True, the federal government is having huge surpluses, which can lead to agree there is an imbalance. However, as you said, there was huge deficits for many years, assumed only by the federal government without any contributions from the provinces. Even worst, the federal government continued until the mid 90s to finance the provinces.

So, if we do recognize the fiscal imbalance, we then have to acknowledge the fact it isn't between the provinces but with the federal government. We also have to acknowledge the fact that, since Ottawa sent back billions of dollars since the Seguin Commission, the numbers from Seguin are now outdated. That fact isn't took into account by the souvereignist leaders at the moment. Finally, we do have to accept that with the decreasing of the GST, that imbalance won't exist for long from now. So, my conclusion still holds: if Quebec want to solve it's fiscal problem, it has to increase the provincial TVQ while the GST is decreasing.

Anyway, that isn't an easy issue, but has an economist I do not recognize there is a fiscal imbalance. Thanks a lot for your very "to the point" comment and let me know how you are from time to time...


Salut Karl
Comme toujours, ton intervention est très à propos et bien documentée. C'est très apprécié. Pour ce qui est du rapport, je n'y crois guère et ce, pour trois raisons.

En premier lieu, les gouvernements provinciaux ont tout intérêt à se liguer contre le fédéral pour lui soutirer des sommes nouvelles sans porter l'odieux de surtaxer leurs contribuables. (Ça ne te rappelle pas la scène du bar dans "A beautiful mind"? LOL)Par ailleurs, les provinces les plus riches le sont parce qu'elles ont su gérer leurs finances publiques adéquatement, ce qui n'est pas le cas du Québec. Normal qu'elles aient des surplus... pourquoi auraient-elles à payer pour ceux qui n'ont pas eu la même rigueur?

Ensuite, la structure même du Conseil de la Fédération en fait une institution politique et non spécialisée en politique publique efficaces. Les consensus qui en ressortent sont essentiellement politiques et servent les intérêts des gouvernements en place: c'est une question de marché politique.

Finalement, le simple raisonnement logique dément tout déséquilibre fiscal. Les gouvernement provinciaux ont le loisir de prélever toutes les taxes dont ils ont besoin. Quand ils ne le font pas, ce n'est que parce que l'arbitrage entre fournir des services publics plus étendus et maintenir les impôts bas n'est pas électoralement rentable: il leur coûtera plus en vote de hausser les impôts pour donner plus de service que de maintenir le statut quo. C'est exactement ce qu'on a vu en juillet dernier...

Merci beaucoup de ton commentaire!

Anonymous said...

C'est bien dommage qu'avec votre censure pré-affichage, pour bien paraitre, nous ne pouvons pas voir les répliques contraires à votre note.
Pour les adultes, gens d'expérience, quand allez-vous afficher votre liste des programmes du Québec et les montants qui ne doivent pas faire partie du ou des discussions et négociations à propos du déséquilibre ?

Matt said...

Carlo: De quoi parlez-vous?? j'aimerais bien répondre à votre message mais je n'y comprend rien. Pour votre information, sachez qu'aucun commentaire n'a été censuré sur "De Nottingham | From Nottingam" depuis son existence...

M. Fortin, merci beaucoup pour votre commentaire. Vous avez raison de mentionner la dette. Effectivement, lorsque le fédéral faisait des déficits records, les provinces ne se poussaient pas à la porte pour éponger ce "déficit fiscal". Sincèrement, Matt

Anonymous said...

Je suis tout à fait en accord avec toi sur la question du désiquilibre fiscal. Pour moi, et depuis le début, c'est une patente à gosses imaginée par les politiciens nationalistes pour offrir encore plus de "nananes" aux électeurs.

La recette est bien simple: il y a un butin à Ottawa, il faut aller le chercher pour lancer de nouveaux programmes et gagner des élections!

Rappelez-vous que lorsqu'il n'y avait que des déficits à gérer dans notre capitale fédérale, personne n'avait le goût de les partager à Québec. Suivant la logique de Bélanger-Campeau, le Québec d'ailleurs ne prenait pas de chance et annonçait à l'avance que la dette publique ne le concernait pas vraiment et que, s'il accepterait d'en payer une partie le jour de son accession à l'indépendance, ce serait dans une proportion raisonnable, sûrement moindre que son poids démographique en tout cas...

Bien sûr, le Canada était alors un pays en perdition -- même pas un vrai pays pour paraphraser Lucien Bouchard. C'était logique de ne rien vouloir partager à l'époque. Maintenant qu'il y a eu un virage à 180 degrés, la même logique s'applique, mais à l'envers. Comme vous le disiez, c'est tout à fait bougonnesque comme attitude.

En fait, la prochaine étape consistera sans doute à réclamer un pourcentage direct des revenus du pétrole en Alberta. Le territoire n'a-t-il pas été découvert par des francophones, au temps de la Nouvelle-France. Mais j'espère qe les Albertains n'auront pas l'outrecuidance de réclamer que nous assumions une partie de la taxe verte au passage. Il va sans dire que leur façon d'exploiter la richesse du sous-sol est tout à fait irresponsable et qu'ils devront assumer eux-mêmes 100% des coûts environnementaux.

C'est bien évident tout ça.

Anonymous said...

Lire l'article des professeurs émérites membres de la Commission sur le déséquilibre fiscal, qui résument bien l'avancée (en fait le surplace) de ce dossier depuis 2002 et contredisent ce que disent tous les petits idéologues de ce site :
http://www.ledevoir.com/2008/06/17/194279.html

Enfin, des commentaires éclairés sur cette question, qui n'est pas une ''patente à gosse''