La joute sémantique qui tourne autour de la reconstitution de la bataille des pleines d'Abraham, qui a eu lieu il y a 250 ans cette année, a quelque chose de suréaliste. Mes amis souverainistes soutiennent qu'on ne peut célébrer/commémorer/fêter (choisissez le mot que vous préférez!) une défaite. Ils en rajoutent en prétendant que d'organiser une reconstitution de la bataille constitue une humiliation de la nation perdante: nous, les Québécois. Il n'y a rien de plus faux!
D'abord, il s'agit d'un raccourci idéologique de prétendre que, parce que les français ont perdus en 1759, cette défaite rejaillit encore aujourd'hui sur l'ensemble des Québécois. N'en déplaise aux Falardeau, Poulin et autres "ndépendantistes adolescents" de ce monde, leur point de vue est réducteur. Dans ce débat sémantique, ce sont eux qui font preuve de colonialisme en essayant encore de s'assimiler à la "mère-patrie". Pour ma part, je préfère m'assumer pleinement en tant que Québécois: francophone vivant en Amérique, citoyen canadien... et surtout pas un perdant!
Cette façon de présenter les choses qu'ont les purzédurs fait ombre à un pan complet de notre histoire. Tout compte fait, si les Français d'hier ont perdu la Bataille des Plaine, cela a eu des impacts positifs pour les Québécois d'aujourd'hui. Trop occupés à glorifier la "mère-patrie", plusieurs indépendantistes radicaux oublient que la Nouvelle-France était une colonie-comptoir: la couronne française la spoliait de ses ressources. Elle n'avait pas de plan pour la développer et assurer sa survie. L'arrivée du régime britannique, bien qu'il représente une cassure, a permis d'installer un régime de droit civil, de développer le commerce et l'utilisation des ressources du pays. Bref, de développer le Québec...
Bien sûr, la transition n'a pas été facile: il y a eu des ratées et des coups durs pour les francophones d'Amérique du Nord. Il ne faut évidemment pas oublier cet aspect de notre passé... mais il ne faut pas non plus s'aveugler et ignorer l'ampleur du chemin parcouru depuis. Le Québec d'aujourd'hui tire ses racines autant, sinon plus, de la prospérité amenée par le régime britannique que par la colonisation française.
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The semantic debate surrounding the reconstitution of the battle of Quebec, which took place 250 years ago this year, has something surealist. My independentist friends plead that one cannot celebrate/commemorate a defeat. They claim that organizing a reconstitution of the battle constitutes a humiliation of the losing nation: us, Quebecois. Nothing can be more wrong!
It is an ideological short cut to claim that, because the French lost in 1759, this defeat still flashes back today on Quebecois. It might be unpleasant to all the Falardeau, Poulin and others "teen-independentists" of this world, but their point of view is reducing. In this semantic debate, it is them who show colonialism by still trying to get bounded to the "mère-patrie". For my part, I prefer to assume fully my identity as a Quebecois: French-speaking person living in America, Canadian citizen… all sort of things but a looser!
The way the purzédurs present the events shade a complete side of our history. In the final analysis, if the French of yesterday lost the Battle of Quebec, that had positive impacts for today's Quebecois. Too occupied with glorifying the "mère-patrie", many radical independentists forget that the Nouvelle-France was a colony-counter: the French crown spoiled it from its resources. It did not have a plan to develop it and ensure its survival. The arrival of the British regime, even though it was a break with the past, allowed to install a regime of civil law, to develop trade and to use the resources of the country. In short, to develop Quebec…
Of course, the transition was not easy: there were difficulties and tough times for French-speaking people in North America. Obviously, we have to keep this in mind… but we need not to be ignorant of what happened since then. Today's Quebec takes its roots as much, if not more, from the prosperity brought by the British regime than from French colonization.