Wednesday, March 05, 2008

Suite aux péages (2) | Follow-up on tolling (2)

Je vous invite à lire l'article d'Alain Dubuc dans La Presse de ce matin: "Péages: payer pour quoi?" Il soulève quelques points intéressants de discussion, même si je crois contrairement à lui que la Note économique publiée lundi est une bonne base de discussion.
J'aimerais également revenir sur certaines critiques concernant les positions que j'ai émises sur le retour des péages.
Une de celles-ci veut qu'il serait beaucoup plus efficace et moins difficile d'augmenter la taxe sur l'essence pour financer le réseau routier (Henri Aubin, The Gazette notamment). Cela ne tiens pas la route du point de vue politique. C'est d'abord ce qui a été fait dans les années 1980 avec le résultat qu'on connaît: l'argent a été détourné des routes et utilisé pour l'ensemble des autres missions de l'État.
Du point de vue économique non plus cette idée n'a pas de sens. La taxe sur l'essence est une taxe pigouvienne sur le carbone qui vise à réduire les émissions à effet de serre. Les revenus ainsi générés devraient être utilisés exclusivement à la dépollution causée par l'utilisation de l'essence. Les péages sont un tarif qui servent à financer un service que l'on reçoit. En outre, ils constituent un bon moyen de lutter contre la congestion routière, ce que ne fait pas la taxe sur l'essence. Bref, taxe sur l'essence et péages: deux moyens pour atteindre deux fins fort différentes. Ma conclusion, c'est qu'on doit diminuer la taxe sur l'essence pour qu'elle représente le coût de la dépollution causée par les automobiles (estimés à 350 millions $ comparativement à plus d'un milliard de revenus pour la taxe sur l'essence) et augmenter les péages.
Un autre argument est à l'effet que a) le retour des péages causerait un accroissement de la bureacratie et coûteraient cher à administrer et que b) ils seraient soumis aux mêmes arbitrages politiques que les autres taxes (Jean J. Samson, Le Journal de Québec notamment). Dans les deux cas, ceux qui ont bien lu l'étude publiée lundi ont compris que ces scénarios avaient été prévus. Les montants de revenus publiés ont été diminués de 15 % pour tenir en compte les coûts de perception et de 5 % pour tenir en compte les mauvaises créances. Les revenus de 1,6 milliards qui circulent sont donc des revenus nets et non bruts. Aussi, il est recommandé de procéder au retour des péages en PPP justement pour mettre à l'abri les revenus de la main tentaculaire du gouvernement.
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I would like to come back on a few comments made on the Economic Note I published on monday: "Bringing back tolls on Quebec highways".
On of them is that it would be more efficient and easy to increase the gaz tax to maintain the highway network (Henri Aubin, The Gazette among others). That proposition doesn't make sense politically. Increasing the gaz tax has been done in the 1980's with the desastrous results we now have: revenues has been used to finance all governmental missions, except maintaining roads it seems.
It does not make sens economically either. The gaz tax is a Pigou's tax on carbon: it is aimed to reduce greenhouse gazes. Its revenus should be used exclusively to compensate greenhouse gazes produced by cars. Tolls are a user fee charged to finance a service we receive. In addition, they are a good congestion relief charge and are often used to reduce traffic. Then gaz tax and tolls: two means to attain two very different goals. I reached the conclusion that we should reduce the gaz tax to make it equivalent to the value of compensating greenhouse gazes (about 350 million $ in comparison with revenus of more than 1 billion $) and increase tolls.
Another arugment was that tolls would a) increase bureaucracy and be costly and b) be diverted from road maintenance and used to finance any other governemental mission (Jean J. Samson, Le Journal de Québec among others). Those who read the study noticed that it took into account those two objections. First, the gross revenus from tolling has been reduced by 15 % to take into account perception costs and by another 5 % to take into account payment default. Then, the 1.6 billion revenu generated by tolls is a net revenu, not a gross revenus. Also, we proposed to bring back tolls in a PPP scheme to prevent the government from taking the new money and divert it from roads.

1 comment:

Nicolas Paquin said...

Salut!

Tu as ma contribution au débat sur mon blogue. Tu n'as qu'à déposer deux jetons du pont Champlain dans ton lecteur CD, et tu peux traverser vers www.itinerairefacultatif.blogspot.com...

Bonne route!