Alors voilà! Nous apprenions cette semaine que les syndicats nationaux, CSN et FTQ en tête, décidaient de baisser leurs revendications salariales. Parallèlement, le gouvernement Charest maintenait sa "ligne" de négociation salariale. En même temps, une petite nouvelle dans La Presse nous apprenait que le gouvernement était prêt à légiférer (comme dans 'loi spéciale'?!) sur les clauses salariales aussitôt les clauses normatives réglées. Pour faire suite à ma chronique de la semaine dernière, et bien que la loi spéciale soit l'arme atomique en matière de négociation de convention collective, le gouvernement Charest est dans la bonne voie. Il semble vouloir de plus en plus s'imposer comme étant le protecteur de l'équilibre budgétaire. Une fois l'étape des négociations avec les syndicats passée, il ne lui restera plus qu'à étendre sa sphère de gouvernance à une vision plus large des moyens d'action de l'État. [Malgré ce que plusieurs prétendent, je crois que le PLQ a effectivement une vision de l'État, teintée par le désengagement de l'État, la réduction des impôts et le retour au rôle traditionnel de l'État (filet social, environnement, protection civile et éducation primaire secondaire... pour ne nommer que ceux-là)]
Bref, ceci m'amène au sujet principal que je souhaitais aborder aujourd'hui: le PQ est en train de sauter les étapes! Ils sont confinés à l'opposition pour encore deux ans et demi et leur futur chef prend déjà plus de temps à réaliser la souveraineté qu'à gagner les élections. Selon moi, cette attitude des candidats à la chefferie du PQ prend son origine dans le refus systématique des militants de faire un bilan, un mea culpa, à la suite de la dernière élection générale. Il est complètement absurde de mettre la défaite électorale du PQ sur le seul désir de changement des Québécoises et des Québécois. Tout comme il est illusoire de croire la réélection du PQ acquise.
Comme on l'a vu à "Tout le monde en parles" avec Jean Charest, le chef du PLQ est horriblement mauvais lorsqu'il est mis sur la défensive. Or, Charest a un bilan plutôt positif que négatif en santé jusqu'à maintenant. Donnez-lui un règlement efficace avec les syndicats où il fait figure de gagnant et quelques autres bon coups et il sera difficile pour le PQ de le mettre sur la défensive une fois les élections venues. Et j'insistes: il reste deux ans et demi à l'actuel gouvernement! Soit cinq éternités politiques! Jean Charest a amplement le temps de se réserver quelques bons coups en vue de présenter un bilan correct, sans être reluisant. Bref, il n'est pas encore perdu, sa défaite est loin d'être acquise et les péquistes font tout en leur pouvoir pour lui faciliter la tâche!
Certes, le PQ pourra marquer des points lors des prochaines élections partielles. Une victoire de Farouk Karim dans Outremont n'est pas exclue. Le PQ aura beau faire les gorges chaudes d'une victoire de ce type et de celle, il y a un an, d'Elsie Lefebvre; rééditer un tel exploit en élection générale est hautement improbable. À part les deux candidats et leur équipe politique, tout le monde en est bien conscient.
Bref, le PQ semble bien prompt à sauter les étapes. Avec un gouvernement Charest encore bien vivant et des victoires qui n'en sont pas, les candidats à la chefferie auraient avantage à parler beaucoup plus de comment ils prévoient gagner les prochaines élections. Seulement après viendra la question de la souveraineté...
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So, here is the English version of this post. I really want to apologize to my English speaking friends fro the delay. Even though writting in English is easier than it was, it's still very demanding and time consuming...
The Quebec's nationalist party is now living an important moment in its history. The first race to leadership in 20 years is being run and 9 candidates are debatting. Surprisingly, as if they consider the actual Liberal government as dead and defeated in the next election, the nationalists are debatting about how to make Quebec a country... and not how to win the election!
What I am saying, essentially, is that behaviour is in right line with the behaviour of the nationalists' leaders since their lectoral defeat in 2003. They consistently refused to take any responsibility in the electoral loss, arguying that they've been beated because Quebecoise only wanted change.
They are wrong! Quebec nationalist party's defeat is symptomatic of a change of opinion in the "silent majority" from definitely left wing to an approach much more pragmatic. Moreover, the actual Liberal PM is particularly bad when forced to be on defensive strategy. Even though his term in office isn't really good up to know, he hasn't done a wrong job in the health care system and he's about to finish the negociations with the states servants without any real demonstration. In my opinion, his defeat is far from certain...
Actually, the Quebec's nationalists are celebrating an important win in a pluri-ethnic constituancy. They expect to win the constituancy of Outremont normally won by the Liberals. But all those victories aren't really important. They are victories in by-elections. The real test will be the next general election.
In short, the nationalists are moving a step forward too fast. With the Liberals still well aliva and with more than 2 years to go, they should be much more concerned. By celebrating false victories and anticipating an easy walk to independence, they are preparing a real long shot which will end in a hard wall! Quebec's nationalists should begin by winning the next election... then the country might come.