Wednesday, May 17, 2006

Hypocrisie à Bonn | Hypocrisy in Bonn

Disons les choses comme elles sont: il y a un bon fond d'hypocrisie derrière les complaintes de l'opposition officielle à la Chambre des Communes sur la politique du gouvernement Harper. Les partis d'opposition savent parfaitement qu'il est politiquement rentable pour eux de faire leur profession de foi envers Kyoto, sans que cela ne leur fasse assumer aucun coût. Ils savent également que c'est le gouvernement qui paiera le prix, peu importe ce qu'il fera:
S'il poursuit avec sa politique tiède envers Kyoto, il passera pour celui qui terni l'imagi idyllique du Canada sur la scène internationale face aux électeurs. Si, toutefois, il adopte Kyoto et s'assure de l'atteinte des objectifs du Canada, alors il paiera un prix encore plus grand puisqu'il sera impossible d'atteindre ces objectifs avec de simples mesures incitatives. Respecter Kyoto, ça veut dire un prix de l'essence encore plus élevé, une surveillance accrue des entreprises et de certains particulier (dont les automobilistes) et l'achat à fort coût de droits de polluer. Étrangement, l'opposition s'est prononcé farouchement contre toutes ces mesures, les seules susceptibles de rapprocher le Canada de ses objectifs! Bref, les partis de l'opposition font carrément preuve de mauvaise foi.
D'autre part, les pays Européens, l'Allemagne en tête, ont beau critiquer la nouvelle position du Canada. Ces pays n'ont pas eu à faire face à un gouvernement qui croyait pouvoir atteindre les objectifs du traité par la pensée magique. En ce sens, entendre Stéphane Dion s'offusquer de voir les tories défaire ce qu'il a péniblement (sic) fait est une véritable farce. La grande réussite sur laquelle Dion table présentement est d'avoir convaincu les Américains de "poursuivre le dialogue de façon non contraignante". Aussi bien dire qu'il a invité George Bush à prendre le thé!
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Let's say it as it is: there is a good basis of hypocrisy going on with the complaints of the opposition at the House of Common against the Harper's environmental policy. The opposition parties perfectly know that it is politically paying to be in accord with Kyoto and the cost will be incurred by the government whatever it does in this matter:
If Harpers stands on his positions, he will be perceived as the bad PM doing everything he can to waste Canada's good international reputation. However, if he takes the gamble of Kyoto, he will lost a large part of its political support, since Kyoto cannot be attained by incentive measures. What Kyoto means is more expensive gas, firms and individuals watching and buying costly pollution permits. What's most surprising is that the opposition parties are against all those measures, the only ones susceptible to make Kyoto feasible in Canada! Then, they are just prooving their bad will!
European countries can denounce the new Canadian position on environement, but they haven't tolerated a government which wanted to attain its aims by positive thinking! This way, hearing Stephane Dion crying over the tories dismantelling all he has done is a real joke! The only thing he did was to convince Washington to "pursue the dialogue on a non contraining basis". In other words, he invited George Bush to have a cup of tea, nothing else!

6 comments:

scott said...

The pros definitely outweigh the cons for pulling out of this agreement.

Even British PM Tony Blair, a leader well respected by our Prime Minister, believes the fight against global warming by pressuring countries to cut CO2 emmissions will never be won.

He said, "no country is going to cut its growth or consumption despite environmental fears."

Also, he emphasized a crucial factor where he noted that if his country were to totally reduce greenhouse gases to zero emmissions for a year, it would take an industrialed country like India only a month to offset there environmental acomplishment.

The fact of the matter is there are some countries that have signed onto Kyoto and there are some that haven't. If the global community doesn't acknowledge this disagreement, than there is no chance that this isuue will be resolved.

And there is no question that Harper realizes this huge obstacle with regards to Kyoto.

lecentre said...

I quite agree with you, Mathieu. The opposition are playing small-time politics with a view towards jumping ahead in the polls, which is obviously important in the current situation of minority government.
In fact, as far back as 90, Canada was giving up on a previous treaty signed in 88 with similar pollution reduction aims, and for the same reasons: lack of the necessary political will to make the necessary sacrifices to pollute less.

That being said, undermining Kyoto is equally stupid politics aimed at bolstering our relationship with the US, but at a cost that is too high. Harper needs to re-evaluate his priorities in that regard. Fighting Kyoto is not going to benefit the environment.

On a related note, I haven't seen your articles in La Presse recently. Is that just me?

Anonymous said...

Au dela des jeux électoraux, les "droits de pollution" n'ont rien de très chers. En fait, le design du marché du carbone est fortement orienté vers la demande et cela en deux façons.

D'une part, il y a un prix plafond au crédit de carbone à 15$ la tonne. On est loin du trente dollars la tonne du marché européen...

D'autre part, seule la demande a le droit au marché international du crédit, leur offrant davantage de choix.

L'offre, elle, voit un prix de vente imposé et est restreinte au marché canadien.

Dans le contexte où le huard est rendu un pétro-dollars, l'imposition de droits de pollution au secteur pétrolier (70% des émissions de GES) n'est aucunement une justification pour augmenter le prix de l'essence. Leurs marges sont entre 20 et 40$ par baril au dessus de leurs coûts de production...

Quant au secteur du transport, le niveau d'émission est comparable à celui de l'agriculture (~10%). Marginal, tout comme la pollution individuelle.

En somme, si le gouvernement Harper joue la carte des mesures individuelles inefficaces (ce qui est probablement vrai), c'est pour jeter le bébé avec l'eau du bain, faire oublier les mesures qui elles, sont efficaces, mais contraignantes pour sa base électorale.

Au plaisir.

Matt said...

Cher Pabsta,

je suis généralement d'accord avec ton propos, sauf sur les points suivants:

- En effet, il y a un prix plafond à 15$ la tonne sur les droits de poller américains, ce qui est hautement inefficace. En fait, si on veut prendre en compte le coût d'opportunité réel, on doit prendre le prix de marché qui oscille autour de 30$ la tonne en europe. Élémentaire, mon cher Watson!

- On ne peut lutter contre la spéculation sur le brut, c'est plate mais c'est comme ça. Les prix de l'essence demeureront haut et une imposition de droits de pollution sera refilé directement au consommateur, étant donné la très grande inélasticité à court terme de ce type de demande. Encore une fois, élémentaire, mon cher Watson.

Je suis toutefois d'accord sur la finale. Selon moi, on ne doit pas rejeter les objectifs de Kyoto sous prétexte que ça fait 10 ans qu'on fout rien. Mais force est de constater qu'on ne pourra les atteindre pour 2012...

Merci de tes commentaires et au plaisir

Anonymous said...

Je te rejoins sur le second point. Quant au premier, attention de ne pas confondre efficience (utilisation optimale des ressources) et efficacité (meilleur moyen d'atteindre un objectif).

Matt said...

Par définition économique, le meilleur moyen d'atteindre un objectif est celui qui gaspille le moins de ressources (donc les utilise optimalement). À part dans la documentation vraiment basic, efficience et efficacité sont généralement utilisés comme synonimes économiques. La seule confusion provient du fait qu'il y ait aussi un critère d'équité, mais celui là intervient plutôt dans la définition des objectifs que dans leur atteinte.