Voilà que le gouvernement conservateur de Stephen Harper a décidé de restreindre l'accès des médias aux ministres. Particulièrement, le cabinet du premier ministre a décidé de bloquer l'accès des bureaux du chef conservateur aux journalistes lors de certaines rencontres officielles, limitant les droits d'accès aux photographes et caméramen. Par ailleurs, l'attaché de presse de M. Harper détermine désormais seul les droits de parole lors des conférences de presse du premier ministre. Finalement, le gouvernement pense à limiter l'accès des journalistes au ministres suite aux rencontres du conseil des ministres.
En soit, ces décisions n'ont rien d'exceptionnelles. En matière de relation PM-médias, l'accomodement raisonnable (à la mode ces jours-ci au Québec) n'existe pas. Les règles du jeu sont entièrement fixées par l'entourage du Premier Ministre. Étant donné le peu d'expérience gouvernementale des ministres et des députés conservateurs en général, il est raisonnable pour les politiciens de vouloir garder le contrôle des communications avec les médias. Cette décision est tout à fait rationnelle et ne remet en cause que la "tradition" qui gérait les relations avec les journalistes auparavant. Qui plus est, cette décision a pour effet de rendre plus rares, donc plus importantes, les occasions d'intéraction entre le Premier Ministre et les journalistes. Une occasion de civiliser un peu ces relations et d'y imprégner un peu plus de respect envers "le politique". L'avenir nous le dira...
Les journalistes ont néanmoins raison de questionner ces décisions à la chaîne. D'une limite raisonnable des droits des journalistes (qui tendent souvent à oublier que tout droit est assorti d'une responsabilité équivalente) à une limite sévère à la liberté de presse; il n'y a qu'un pas. Si l'effet des décisions récentes n'a pas pour effet de limiter la liberté de presse, le nouveau gouvernement ne doit en aucun cas tomber dans les dérives de l'administration Bush. Bref, ce gouvernement doit être surveillé attentivement.
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Recently, Stephen Harper's governement decided to limit the access the journalists have to the Prime Minister. From now on, journalists will be excluded from determined official meetings at the Prime Minister Office, while photographs and cameramen will be admitted. Moreover, the PM's relationists will decide alone who has the right to question the PM and journalists will be taken away from the Cabinet meetings.
In themselves, those decisions aren't very surprising. In terms of relations with journalists, all the rules are determined by the Prime Minister's office... the "reasonnable accomodement" so fashionnable nowadays doesn't exist! The decision is even rational given the very slight experience of "the affairs of the State" the new MP have: it'll be easier to keep control of the governmental communications this way. Only the tradition is harmed by such a decision. Even more, the new limitations on the relations between the journalists and the PM might lead to an added value to occasionnal meetings with the press. It might civilize the relations and add a bit of respect of "the Politics". The future'll tell us...
However, the journalists are right to question those decisions. From a limitation of journalist's rights (which are linked to responsabilities, as journalist often forget) to a limitation of press liberties in general, there is a very slight gap. The new rules do not limit press freedom, but Harper's government must not fall in the excess of the Bush's administration in terms of press control. In fact, the Tories' government has to be closely monitored from now on.
2 comments:
Une opinion qui analyse la chose pour ce qu'elle est: une decision anodine. A mon avis, cela a ete le cas pendant la campagne electoral aussi, afin d'empecher les derives anti-gais qui avaient emanes de certaines bouches conservatrices dans l'ouest, lors de la campagne en 2004.
Effectivement. La décision de Harper ne limite en aucun cas la liberté de presse dont bénéficient les journalistes. Tout au plus, cette décision rend-t-elle les informations plus difficiles à trouver. Si on présume que les journalistes font bien leur travail, il n'y a pas de quoi fouetter un chat!
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