Friday, December 30, 2005

Ralph Goodale doit démissionner | Ralph Goodale must resign

Alors que la campagne électorale fédérale roule au ralenti à l'occasion de la pause des fêtes de fin d'année, voilà que la Gendarmerie Royale du Canada lance un pavé dans la mare en ouvrant une enquête criminelle sur de prétendus crimes d'initiés au Ministère des Finances du Canada. On craint que l'activité anormalement élevé enregistrée à la Bourse de Toronto, à la veille de l'annonce d'un énoncé économique du Ministre des finances, ait été causé par une fuite. Si tel est le cas, des individus auraient pu bénéficier d'informations privilégiées pour tirer profit des annonces du Ministre Goodale.

Outre le jeu des partis d'opposition qui vise à faire mal parraître le Parti Libéral, il est primordial que le Ministre Goodale démissionne de ses fonctions, au moins le temps de l'enquête criminelle. Même si le ministre n'a pas coulé les informations privilégiées, il est responsable de l'action de employés de son ministère. Sa démission, même temporaire, aurait pour effet de réaffirmer la nécessaire indépendance des marchés face aux faveurs politiques. Dans le cas contraire, les investisseurs canadiens seraient tout à fait justifiés de questionner l'intégrité de leur marché financier. Il va sans dire que les répercussions à long terme de tels doutes pourraient être importantes.
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As the federal elections are going slower during the holidays, the Royal Canadian Mounted Police announced a criminal investigation on alleged financial crimes at the Department of Finance. It is believed that the abnormal activity on the Toronto Stock Exchange, on the eve of an economic announce by the Ministry of Finance, might have been caused by a leakage of information. If those suspicions are real, individuals may have made profits from Ralph Goodale's announce.
Even ignoring the political games, it is clear that Mr Goodale must resign, at least temporarily during the investigation. Even though Mr Goodale has not leaked the information himself, he is still accountable for all the employees under him. His resignation, even limited in time, will affirm the necessary independance of the markets from the politics. Without Goodale's resignation, Canadians will be justified to question the integrity of their financial market. It is unecessary to say that those question will have long term implications.

Sunday, December 25, 2005

Joyeux Noël et Bonne Année 2006 | Merry Christmas and Happy New Year

Bonjour à toutes et à tous!
Quelques mots pour vous souhaiter une très joyeux Noël et une bonne année 2006! Pour les canadiens, que la nouvelle année nous apporte un meilleur gouvernement et pour mes amis de partout ailleurs, je souhaites vous revoir très bientôt. Faites attention à vous, meilleurs voeux à vos amis et à votre famille!
Matt
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Hello all!
Just a few words to wish you a Merry Christmas and a Happy New Year! To my Canadian friends, may the Year 2006 brings us a better government and to all my friend from around the world, I wish we'll meet again very soon. Take good care and give my best wishes to your friends and family!
Matt

Friday, December 16, 2005

Réponse à: www.négligence.gc.ca

Voici mes réponses aux commentaires reçus depuis ma dernière chronique du Québec grand anlge dans La Presse de samedi dernier... Je dois avouer que j'ai été surpris à quel point le message banalisateur des politiciens était solidement implanté chez les lecteurs! À en croire la plupart des commentaires (sauf un!), le Canada ne serait pas menacé et il n'y aurait pas de problème dans le plusse meilleur pays du monde!
Avant de me lancer dans les réponses particulières, voici néanmoins une question que j'aimerais poser à tous ceux qui ne s'inquiètent pas. Faisons un raisonnement logique: la grande majorité reprennent l'argumentaire des politiciens selon lequel il n'y a pas eu d'actes terroristes au Canada depuis belle lurette et que, par conséquent, il n'y a pas de risque immédiat. À ces gens qui perpétuent la négligence, je demande: "À qui sert un discours aussi mou et banalisateur, si ce n'est aux politiciens eux-même que tentent d'éviter le sujet comme la peste?" En effet, je crois que pour éviter d'avoir à se prononcer sur un sujet politiquement casse gueule (et à plus forte raison en période électorale!), les politiciens ont tout avantage à maintenir le climat de sécurité qui prévaut en faisant croire (à tort!) que le Canada n'est pas menacé par le terrorisme!
Sur les commentaires particuliers:
Maxmay dit: "Vous me faites perdre mon temps et vous gaspillate un arbre pour imprimer votre texte. Il n'y a rien au monde que je hais plus que les marchands de malheur et c'est exactement ce que vous êtes. "
Vous considérez que vous avez perdu votre temps à lire ma chronique... Évitez la, la prochaine fois! Personne ne vous force à me lire... Par ailleurs, j'aime bien quand on propose des idées et des débats: pour défaire une idée... ça en prend une meilleure! Votre commentaire a été publié parce qu'il n'avait rien de diffamatoire, mais je ne considère pas qu'il porte à réflexion ou qu'il ne fasse avancer le débat de quelque manière que ce soit.
Lecentre a dit: "De toutes les facons, c'est que cette idee se fasse entendre pas nos politiciens, et de toute evidence, tu as mieux contibue a ce faire de par ton article d'aujourd'hui."
Bon... c'est toujours difficile d'être négatif à propos d'un commentaire "feel good"! Disons simplement que je partages votre point de vue totalement (je suis allé lire votre blogue et je l'ajouterai volontier dans ma liste sous peu!). Par ailleurs, vous avez semblé comprendre l'objectif principal de mon propos: amener le sujet sur la place publique durant les élections. La plupart des commentaires ne sont resté qu'au premier degré: "Ben voyons, tsé! ya pas de menace terroriste au Canada!" alors que je voulais d'abord et avant tout soulever le manque de débat à ce sujet au cours de la présente campagne... Comme quoi il est toujours plus facile de se cacher la tête dans le sable! On peut bien se plaindre de nos politiciens... nous ne sommes pas mieux!
Pour le reste, on m'a fait le coup de me traiter de naïf (un lecteur m'a même dit que si ce n'était de mon âge, il ne m'aurait pas écrit... Ben oui monsieur!)
Un autre lecteur (anonyme, c'est pourquoi je ne le nomme pas!) m'a fait savoir qu'ayant évolué dans le milieu, il était bien placé pour savoir que plusieurs initiatives étaient prises, sans qu'on ne le sache...
Là, ça devient intéressant! En effet, les universitaires américains spécialisés en terrorisme ont démontré qu'il était encore plus efficace de publiciser ces initiatives (comme les air marshals), puisque le simple fait de les rendre publiques décourageait les terroristes potentiels de passer à l'acte. Du coup, la présence d'air marshals sur chaque avion n'est pas nécessaire, étant donné que les terroristes prennent pour acquis qu'il y en aura un sur chaque avion. Pour les adeptes, il s'agit d'un équilibre de Nash: on agit sur la perception de la probabilité de se faire prendre, plutôt que sur la probabilité elle-même. Ça coûte moins cher et c'est aussi efficace! (Si le raisonnement n'est pas clair, laissez un commentaire, ça me fera plaisir d'expliquer plus en détail la théorie des jeux!)
Alors de deux choses l'une: soit mon lecteur parle au travers de son chapeau, soit le gouvernement canadien est à ce point incompétent qu'il dépense des fonds alors qu'il pourrait économiser et atteindre les mêmes buts...

Thursday, December 15, 2005

Loi spéciale à Québec: des torts partagés

Voilà donc que le gouvernement Charest a décidé de prendre le taureau (syndical!) par les cornes et d'imposer par une loi spéciale les conditions de travail des syndiqués de l'État. Réaction prévisible des syndicats: Émoi, Colère, Surprise, etc.! Bien que le gouvernement aie mal géré son action, les syndicats semblent ici verser des larmes de crocodiles...
Effectivement, il n'y avait aucune surprise quant à l'imposition d'une loi spéciale. Monique Jérôme-Forget avait prévenu qu'un règlement interviendrait, de gré ou de force, avant Noël. Remarquez, depuis lors, les syndicats ont bien su préparer leur terrain. Dès l'annonce de la Président du Conseil du Trésors, ils ont dénoncé le manque de bonne foi du gouvernement dans les présentes négociations. Ils se donnent maintenant le beau rôle d'être outré et de jouer les vierges offensées alors qu'ils ont un peu courru après leur propre malheur. Effectivement, dans toute négociation, il doit y avoir deux parties. Généralement, les torts sont d'ailleurs partagés entre les deux et faire porter le blâme à une seule partie relève de facto de la mauvaise foi crasse. Les syndicats ont le seul mérite d'avoir su prévenir le coup et de s'être positionné avantageusement face au gouvernement.
Comprenons-nous bien. Un règlement négocié aurait-il été plus souhaitable? Bien sûr! Le gouvernement a-t-il su gérer la situation avec succès? Absolument pas! Mais les syndicats ne sont pas blanc comme neige non plus. Face à l'incompétence du gouvernement pour passer ses messages, les leaders syndicaux ont simplement su tirer leur carte du jeux. Les seuls partenaires à avoir raison d'être surpris sont les Centres de la petite enfance (CPE) et leur association qui s'en sont fait passer "une petite vite"! C'était d'ailleurs très évident à écouter la président de l'AQCPE, qui semblait rager intérieurement devant les manigances et la trahison gouvernementale.
La suite des choses
Il est fort à propos pour le gouvernement d'imposer sa loi spéciale à ce moment. Il est reconnu dans tous les milieux militants que, plus l'hiver avance, moins la mobilisation est facile... Aller piqueter par -30C n'est pas très populaire. Déjà que les syndicats, qui avaient annoncé un automne chaud, en ont livré un plutôt tiédasse; le gouvernement minimise les chances de troubles sociaux en choisissant un moment de relâche (les fêtes) suivi des grands froids de janvier et février. Qui plus est, avec l'élection récente de M. Bachand dans le comté d'Outremont, un remaniement ministériel s'impose... L'occasion rêvée de "tasser" la ministre Théberge et les responsables de la gestion déficiente des négociations salariales avec les employés de l'État. La table est donc mise pour une (autre!) tentative de redémarrage de l'appareil Libéral. Les chances de succès semblent néanmoins minimes, devant les ratées successives que connaît ce gouvernement depuis son élection. Parions qu'il saura encore une fois gâcher une disposition favorable des astres politiques!

Saturday, December 10, 2005

www.négligence.gc.ca

Malgré un risque réel, aucun des partis fédéraux ne propose une vraie politique de prévention du terrorisme

Mathieu Laberge
Détenteur d’une maîtrise en économie de l’Université de Nottingham, en Angleterre, et ancien vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Encouragés par l’instabilité du gouvernement minoritaire de Paul Martin, les élus de la Chambre des Communes ont eu tôt fait de balayer sous le tapis le débat sur les mesures à adopter pour protéger les citoyens canadiens d’une attaque terroriste. Alors que les électeurs sont appelés aux urnes, les quatre partis politiques principaux continuent d’ignorer l’éminence de la menace qui pèse sur le pays: aucun d’entre eux n’a fait de la prévention du terrorisme un dossier important de leur programme. L’actuelle campagne électorale doit donner lieu à un débat qui permettra d’assurer à la population canadienne le leadership auquel elle est en droit de s’attendre de ses dirigeants.


Menace concrète…

À l’heure actuelle, on sent que plusieurs politiciens profitent du mythe voulant que l’absence du Canada en Irak suffira à se soustraire à la menace terroriste pour éviter ce sujet politiquement casse-cou. Pourtant, une telle compréhension des événements fait complètement fi de la continuité historique dans laquelle s’inscrit l’actuelle vague de terreur. Depuis plus de 50 ans, les groupes terroristes ont toujours trouvé de nouvelles raisons pour justifier leur guerre idéologique contre l’Occident, sans distinction entre les « bons » et les « méchants ». Avant la guerre en Irak, il y avait le conflit israélo-palestinien. Auparavant, il y a eu la période de décolonisation des années 1950, et ainsi de suite.

Les exemples concrets de la menace qui pèse sur le Canada n’ont d’ailleurs pas manqué au cours des dernières semaines. Presque simultanément, deux Canadiens ont été pris en otage à Bagdad et une perquisition a permis de découvrir des plans du métro de Montréal dans les ordinateurs personnels de présumés terroristes. Que le Canada n’ait pas participé à la guerre en Irak ou que les informations découvertes lors de la perquisition aient été de nature publique importe peu. Les deux événements, survenus le mois dernier, sont venus rappeler la volonté des terroristes d’atteindre la population canadienne. Sans compter qu’Al Qaeda elle-même a annoncé – dans deux communiqués successifs, un en 2003 et l’autre l’été dernier - que le Canada représentait un objectif stratégique établi.


… Négligence réelle

Mais il y a pire! Il y a moins de dix mois, la Vérificatrice générale du Canada annonçait avoir « relevé de graves faiblesses dans les programmes de protection civile et dans certains volets de la sûreté du transport aérien. » Elle déplorait notamment l’absence d’uniformisation dans le matériel destiné à la protection de la population et l’inexistence d’une politique intégrée de prévention du terrorisme. Ce chapitre du rapport de Sheila Fraser a d’ailleurs fait l’objet d’une étude approfondie par le Comité permanent des comptes publics où tous les partis sont représentés. Des deux côtés de la Chambre, l’ignorance est difficile à plaider!

Pourtant, un rapide tour d’horizon des sites web des quatre partis politiques représentés au Parlement donne une bonne mesure de la négligence dont font preuve ceux qui aspirent aux plus hautes sphères de l’État canadien. Les Libéraux se limitent à faire le bilan des actions passées du gouvernement sortant et le NDP ignore complètement l’enjeu de la prévention du terrorisme. Seuls le Bloc Québécois et le Parti Conservateur ont fait connaître un semblant d’engagement électoral sur le sujet. Dans le premier cas, il s’agit toutefois de verbiage insignifiant sur le rôle de l’ONU et dans le second d’une proposition vieille de juillet dernier visant à instaurer un poste de commissaire à la sécurité nationale. Bref, quelle que soit l’issue du vote, la sécurité des Canadiens ne sera pas mieux assurée au lendemain des élections du 23 janvier.

Il y a deux ans, le débat sur l’éventuelle participation du Canada en Irak s’était transformé en véritable psychodrame. Difficile de comprendre, aujourd’hui, pourquoi les députés qui avaient alors déchiré leur chemise pour débattre de la sécurité intérieure d’un pays étranger n’ont même pas levé le petit doigt pour discuter de la sécurité de leurs propres électeurs. Rien ne peut justifier une telle absence de vision de la part des élus canadiens : le pays ne peut plus se permettre l’économie d’un débat sur les orientations et les mesures concrètes à adopter dans le cadre d’une politique intégrée de prévention du terrorisme. Cette élection doit déboucher sur une solution à ce vide monumental.
QU'EN PENSEZ-VOUS?

Wednesday, November 23, 2005

Réponse à "Exit le souverainisme adolescent"

Plusieurs réponses me trottent en tête quand je lis les critiques, positives comme négatives, à mon dernier texte sur les caribous péquistes...
Je crois que plusieurs, dont mon ami Mathieu Bock-Côté, ont mal compris l'objectif du texte, son idée fondamentale. Parler comme Mathieu, ou encore comme ce Monsieur Dubreuil, de "purge" ou de "clouer le bec" aux purs et durs relève soit de la mauvaise foi, soit de l'erreur de lecture. L'appel que je faisais au prochain chef du PQ (maintenant, que nous le savons, à André Boisclair) était de les remettre à leur place... pas à les excommunier ou à entâmer une chasse aux sorcières! N'ai-je pas justement écrit (je ne cite pas littéralement, mais en essence): "que les radicaux du PQ expriment leur opinion, cela va de soi. Mais qu'il imposent leurs pensée, marginalise ceux qui s'y opposent et osent sortir du cadre dogmatique établi, plus jamais!" C'étaient les deux dernières phrases de mon texte!
Je leur reconnaît certes une légitimité, celle qui revient à leur représentativité au sein du PQ. La dernière course à la chefferie est éloquente à cet égard! Premièrement, les quatre candidats les plus radicaux qui ont terminé la courses, associés plus de près que de loin à nos chers caribous, ont recueilli conjointement moin de 5% du vote! Leur élément le plus populaire, le candidat Dubuc, a obtenu à peine 1.4% des suffrages! Est-il normal, alors, que les pensées de ces éléments radicaux occupent l'espace médiatique à ce point? N'est-ce pas prendre le PQ en otage que de crier jusqu'à ce que le commun des mortels pensent que le point de vu des radicaux est le point de vu largement répandu au PQ? Moins de 5% des votes: collectivement, ils ne passaient pas au second tour... pensez-y!
Finalement, on me reproche d'utiliser des mots durs, d'y aller fort. C'est vrai! Mais chacun des mots de ma chronique a été soigneusement choisi pour refléter ma pensée. Je n'en retire aucun. Si je reconnais le droit aux purs et durs de s'exprimer et de faire valoir leur point de vue, j'aimerais bien qu'ils fassent de même!
Je vous conseille par ailleurs de visiter ces quelques sites qui abordent, soit un sujte connexe à ma chronique, soit la chronique elle-même:
Spécialement pour ceux qui croient que je souhaite une purge (ce qui est faux! n'est-ce pas Mathieu ;) ) Il s'agit d'un texte du Devoir qui parles de la course. Portez une attention particulière aux propos de l'ancien président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO), M. Seymour, qui tient essentiellement le même propos que moi.
La réponse des éditions du Québécois. Pas grand chose à redire: la tactique habituelle... on attaque le messager à grands coups de réthorique. Semblerait-il que je serais un adolescent politique pour avoir osé remettre en question leur vérité dogmatique. En passant, Messieurs du Québécois, il est grand temps de réapprendre à lire: ce n'est pas La Presse qui vous traite d'ethnocentristes, c'est Mathieu Laberge ;)
Le forum de discussion des Cowboys Fringants. Un baume dans un monde d'idiotie! Allez lire les commentaires sur la chronique, ça rassure sur l'avenir!
Quelques commentaires plus spécifiques aux débat du blog:
"Ces médias donnent une place à des tendances réelles au sein de la société qui sont plus à gauche, plus nationaliste et moins multiculturaliste. Ces tendances sont là pour durer. Le chef qui voudrait s'en débarasser couperait définitivement le PQ de sa base populaire."
Allez relire le paragraphe sur le score des candidats radicaux dans la course à la chefferie et relisez votre commentaire... Aucun autre commentaire de ma part!
"Quant à l'idée que ces journaux seraient habités par la "haine", il me semble que le mot "rage" serait plus juste. La différence? La haine concerne "ce qu'est" l'autre, la rage concerne "ce qu'il fait". "
Dans le livre des éditions le Québécois auquel je faisais référence, Pierre Falardeau parlais de défaire le cadavre de Ryan (Claude) à la chainsaw... Il ne parlais pas de ce qu'il faisait. Au récent congrès du BQ, Yvan Loubier aurait (remarquer le conditionnel, c'est un fait rapporté; je n'y était pas moi-même) prétendu que la souveraineté nous permettrait de nous débarraser des Dion, Pettigrew, etc... Jamais ces deux illustres penseurs (sic) de la société québécois n'ont mentionné ce que leurs ennemis ont fait... Je continuerai donc à parler de haine et non de rage, désolé pour le rejet de votre proposition!
"J'aimerais cependant que M. Mireault précise pourquoi le terme "Canadian" démontre un mépris pour les Francophones hors-Quebec, alors que les Anglos-Canadiens (surtout lorsqu'ils sont progressistes et de gauche) aiment utiliser le terme "Québec" ou "Québécois" (lorsqu'ils écrivent en anglais)."
Ça m'enrage quand les canadiens anglais nous appellent quebecers... alors que les britanniques n'ont aucun mal à prononcer Québécois! Est-ce pour cela que je vais les appeler "canadians"? Pas du tout! Ma mère m'a toujours dit de pas faire subir aux autres un sort que je ne voudrais pas subir... Je crois que ça a toujours du bon sens!
"Sur les racistes parmi nos adversaires fédéralistes, j'en conviens, ils en ont quelques-uns, tout comme nous. Mais ils ne sont pas plus ni moins racistes ou xénophobes que nous. Je voudrais bien qu'on arrive à sortir de nos attitudes qui prétendent au monopole de la vertu."
Bien vu! Tout à fait d'accord!!
"Croyez-vous que ces gens-là donnent une image juste de militants en faveur «d'un État-nation qui arrive à maturité»?! Moi j'en doute fort, à voir ces gens jouer les guerilleros de pacotille qui se croient encore dans la bataille de la Conquête ou dans les rébellions de 1837. "
Encore une fois, je partage votre point de vue... d'où le titre de l'article!

Saturday, November 12, 2005

Exit le souverainisme adolescent

Qui que ce soit, le prochain chef du PQ devra mettre fin à la prise d’otage idéologique dont ce parti est victime

Mathieu Laberge
Détenteur d’une maîtrise en économie de l’Université de Nottingham, en Angleterre, et ancien vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.



Qu’on les appelle « purs et durs », « ceintures fléchées » ou « ayatollahs », Bernard Landry leur a laissé trop de place au cours de son mandat. Comme l’a très justement rappelé Daniel Laprès dans cette chronique, la frange la plus radicale du Parti Québécois a continué de déverser son fiel tout au long du règne de l’ancien chef, notamment par l’entremise des Éditions du Québécois, et ce avec l’appui tacite de plusieurs députés péquistes qui ont acheté de la publicité dans leurs publications. Pis encore, ils ont reçu la caution explicite de Jacques Parizeau et de Bernard Landry qui y ont signé des textes. Dans les semaines qui suivront son élection, le prochain chef péquiste devra mettre au pas les éléments les plus radicaux de son parti de sorte à briser le carcan de terrorisme intellectuel qui prévaut actuellement au PQ.

Premiers à mettre au ban Jean Charest pour sa remise en question de l’héritage de la révolution tranquille aux élections générales de 1998, les indépendantistes « purs et durs » ne se sont même pas rendus compte qu’ils étaient eux-mêmes avant-gardistes en matière de négation du « modèle québécois ». D’abord parce qu’en se livrant à des attaques acharnées visant à décrédibiliser les messagers d’idées contraires aux leurs plutôt qu’en débattant civilement sur le fond, ils ont trahi l’héritage démocrate et humaniste des fondateurs du Parti Québécois.

Plus fondamentalement, en refusant de reconnaître que le Québec a des traditions sociales, politiques et culturelles intimement liés à la présence britannique sur son territoire, ils ont rejeté du revers de la main un pan complet des manières de vivre et d’être de leurs concitoyens. Les institutions politiques, juridiques et administratives de chaque pays façonnent le quotidien des citoyens en définissant les fondements de leurs interactions sociales et des us et coutumes qui les régissent. Contrairement au Québec, la façon d’interagir des Américains repose largement sur les arbitrages des tribunaux : le nombre de poursuites dans le domaine médical et contre des personnalités publiques en fait foi. Ce comportement tient sa source dans l’organisation politique de nos voisins du Sud – George Bush n’a-t-il pas été « élu » par la Cour Suprême lors de son premier mandat?

En affirmant à tout prix que « L’atteinte de l’idéal républicain en sera la préoccupation fondamentale [du Québec souverain]
[1]», notamment en favorisant un mode de scrutin et un régime politique qui n’ont aucun lien avec les traditions québécoises, le Parti Québécois renie l’héritage politique qui forge la structure de pensée et la façon d’aborder le quotidien propre aux Québécois. Ce climat de négation de l’héritage anglo-saxon du Québec se traduit également chez les radicaux par une obsession sociale-démocrate surannée et par l’expression d’un ethnocentrisme qui n’a plus rien en commun avec le vécu de la plupart des Québécois.

Contrairement au message véhiculé par les « purs et durs », reconnaître volontiers l’impact qu’on eu les Anglais sur le Québec moderne n’est pas un acte de haute trahison envers l’éventuel pays, ni même de mercenariat; c’est accepter le modèle québécois dans son intégralité. Il est grand temps de mettre un terme au souverainisme adolescent caractérisé par la révolte face au passé et le rejet de la différence. Le mouvement souverainiste doit désormais miser sur une vision de la souveraineté enracinée dans le présent : une souveraineté interculturelle, humaniste et qui sait conjuguer avec « lucidité » impératifs économiques et équité sociale. La souveraineté doit d’abord et avant tout servir les aspirations futures de la population québécoise et non les ressentiments, vieux de 300 ans, d’une frange d’indépendantistes revanchards.

Bref, en tant que chef de file de l’option souverainiste, le prochain chef du Parti Québécois sera confronté très tôt à une croisée des chemins des plus importante. Il devra choisir entre gérer la décroissance ou le retour en force de son parti. S’il veut vraiment recréer la coalition souverainiste de tous horizons qui existait autrefois au sein du PQ, et possiblement remporter les élections, il devra nécessairement se donner comme premier mandat l’élargissement du spectre idéologique péquiste. Que la frange plus militante du PQ exprime ses idées, cela va de soi. Mais qu’elle monopolise les débats, impose une pensée unique et marginalise quiconque ose sortir du cadre dogmatique prescrit : plus jamais!


QU'EN PENSEZ-VOUS??
forum@lapresse.ca


[1] Un projet de pays, programme du Parti Québécois, disponible à :

Monday, November 07, 2005

Des suites à mes chroniques du "Québec Grand Angle"

Loin de moi l'idée de faire triomphaliste. Personnellement, je déteste le fameux "j'te l'avais ben dit!" En fait, les deux événements que je vais rapporté appuient très éloquemment les propos que j'ai tenu dans mes chroniques précédentes du "Québec Grand Angle" dans La Presse mais on aurait bien pu s'en passer! Je me permet donc de relater deux événements de l'actualité récente, question de faire réfléchir sur les enjeux abordés dans la chronique. Donc, en y allant en ordre chronologique de publication:
Sur la trace de Tony Blair (17-09-2005)
Dans cette chronique du 17 septembre, je déplorais le rôle de gouvernement parallèle que c'étaient donné les syndicats depuis quelques années au Québec. Comme pour me donner raison, voici que Henri Massé, président de la FTQ, s'est imissé sans aucune gène dans la course à la direction du PQ! En gros, Henri Massé a dit: "Nous, à la FTQ, on reste neutre mais maudit qu'on aime Boisclair! Mais on est neutre, là! Mais si je pouvais le dire ouvertement, j'appuierais Boisclair." Pour les personnes intéressées à obtenir de l'information de première main, suivez ce lien.
Imaginez! Non seulement ces omniscients syndicalistes ne se contentent-ils plus d'intervenir sur tous les sujets d'actualité, même ceux hors du champ de compétence l'emploi, mais ils se permettent maintenant de faire de la politique partisanne!
Aujourd'hui, être un syndiqué FTQ, je remettrais en cause la légitimité de mon représentant! Jamais je ne croirai qu'il n'y a que des péquistes à la FTQ! Les syndiqués FTQ qui adhèrent aux idées du PLQ doivent définitivement se sentir trahis et mal représentés! Qui plus est, on peut douter que cette position n'émane d'une instance officielle de la FTQ.
En quoi une élection partisanne concerne-t-elle un chef syndical national?! Pourquoi un chef syndical EN FONCTION, qui aura nécessairement à négocier et à entretenir des liens avec TOUS les partis politiques, se permet-il d'aller au-delà des mandats issus de ses membres pour prendre une part très active dans un débat essentiellement partisan? Monsieur Massé a-t-il sa carte du PQ? On doit désormais questionner la crédibilité de Monsieur Massé et certains de ses membres devraient penser à lui demander des comptes...
Bref, un autre bel exemple de leader syndical qui devrait peut-être se concentrer sur les débats politiques qui touchent directement et universellement ses membres et se mêler de ses affaires autrement...
Tolérance à deux vitesses (15-10-2005)
Dans cette chronique du 15 octobre, j'avançais que le Québec était à l'avant-garde en matière de politiques d'intégration culturelle. Je défendais également la thèse que les pays européens, la France en tête, se dirigeaient droit vers des problèmes marqués de relations interculturelles.
Malheureusement, les événements des derniers jours semblent confirmer mon analyse... Les dernières émeutes dans les quartiers "ethniques" de Paris semblent confirmer l'échec des politiques d'intégration du gouvernement français. Il faut croire que la France devrait s'inspirer des initiatives du Québec en la matière afin d'éviter ce genre de débordements dans le futur.

Wednesday, November 02, 2005

Pour un Québec lucide

Enfin un collectif de personnes influentes on osé dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas depuis très longtemps! Ceux qu'on appelle désormais "les lucides" (parmi lesquels on compte Joseph Facal, Claude Montmarquette, André Pratte et Lucien Bouchard) ont publié un manifeste qui ramène un peu de perspective dans les débats publics du Québec! Leurs constats sont connus depuis belle lurette: depuis la fin des années 1990, on est bien conscient que la situation démographique du Québec n'est pas rose à moyen terme et que cela aura une influence certaine sur les finances publiques. Une fois cela dit, plusieurs ont proposé diverses solutions, mais aucune n'a été mise en pratique... probablement par manque de cohésion. Voilà donc que les lucides ont accompli cette tâche qui, pour l'essentiel, avait déjà été fait mais n'avait jamais été présenté comme un tout cohérent. Les constats et les propositions en ressortent avec une crédibilité accrue, d'autant plus que les 12 sont des personnages connus, appréciés et respectés du Québec.

Mais voilà, hélas! les opposants naturels aux nouvelles idées que sont les groupes militants et syndicaux du Québec ont usé de leur tactique préférée: celle du moindre effort. Quand le message s'avère difficile à réfuter, ils attaquent les messagers. Ainsi, on a eu droit au déferlement habituel d'ineptie et d'insultes à l'intelligence humaine. Jusqu'à Martineau, le franc tireur, qui a relevé toutes les actions passées des signataires qui pouvaient venir en contradiction avec leurs propositions! Étonnamment, c'est le groupe de Françoise David et consorts qui a réagit avec le plus de dignité dans l'affaire: en publiant un "contre-manifeste" qui expose leurs solutions aux constats des lucides.

Ils se sont nommés les "solidaires" et sont revenus avec la rangainne habituelle, certe, mais ils ont au moins eu le courage de contre-proposer. Car c'est bien de cela dont il est question ici. Les constats sont alarmants et reconnus de tous, à moins de porter des lunettes roses incassables! Par contre, la discussion est maintenant lancée sur les solutions à apporter. Je suis en total accord avec celles proposées par les "lucides", mais je comprends qu'on puisse vouloir en débattre.

Ainsi, je me permettrai un commentaire sur le contre-manifeste. La proposition des "solidaires" qui m'a réellement fait sortir de mes gonds est celle qui minimise l'impact de la dette publique du Québec. Essentiellement, les "solidaires" prétendent que la dette n'est pas une mauvaise chose en soit. Vrai!... Quand elle a une contrepartie en infrastructures et en immobilisations, des routes, des écoles, des barrages par exemple. Le problème du Québec, c'est que pendant trop longtemps, on s'est endetté pour payer "l'épicerie": les fonds de pension, le filet social et autres mesures louables... quand on en a les moyens. Bref, le Québec a vécu au dessus de ses moyens pendant plusieurs années, sans se soucier de l'impact sur les générations futures.

Je crois qu'affirmer que la dette du Québec n'est pas une mauvaise chose est faire preuve de déconnection et d'injustice flagrante! Les "solidaires" proposent de continuer la spirale de l'endettement au nom de la justice sociale envers les plus démunis. Est-ce que la justice sociale immédiate justifie une injustice intergénérationnelle? Car la dette d'aujourd'hui ce sont les générations futures qui la paieront! Bref, au nom de justice sociale parmi les baby boomers, on appauvri les générations futures! C'est absurde!

On nous dit: "mais vous n'aurez qu'à continuer à bénéficier des mêmes service que nous avons actuellement. Nous sommes des précurseurs de la justice sociale!" Je réponds: "Bien... mais à quel prix?" Comme contribuable et comme être humain, je n'accepterais jamais que mes enfants et mes petits enfants paient parce que j'ai perpétué un rythme de vie insoutenable. Pourquoi une société devrait-elle l'accepter?

En fait, c'est un bien beau débat, sain et nécessaire, qu'ont lancé les "lucides". Les "solidaires" y ont répondu avec des solutions utopiques, mais au moins avec un désir de débattre et non de détruire. Reste maintenant à voir où cela mènera le Québec à moyen terme!

Saturday, October 15, 2005

Tolérance à deux vitesses

Pourquoi devant un modèle aussi inspirant, la société québécoise demeure-t-elle aussi peu inspirée?

Mathieu Laberge
Détenteur d’une maîtrise en économie de l’Université de Nottingham, en Angleterre, et ancien vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.
En l’espace de quelques temps, le Québec se sera montré sous son meilleur et son pire jour en ce qui a trait à l’intégration et à la tolérance envers les communautés culturelles. La nomination de Michaëlle Jean, première femme noire à occuper le poste de Gouverneure générale, a recueilli 89% d’appui chez les Québécois. Pourtant, à peine quelques jours plus tard, le Doc Mailloux ressortait le vieux cadavre de la « xénophobie québécoise » du placard avec ses déclarations controversées sur les ondes de Radio-Canada. Deux événements qui laissent des questions fondamentales dans leur sillage.

Le Québec est définitivement au devant des autres pays occidentaux en ce qui a trait à l’ouverture face aux différences culturelles. Loin de se contenter de financer à la pièce les initiatives des groupes ethniques ou de simplement ignorer les difficultés liées à la cohabitation de citoyens d’origines diverses, les gouvernements québécois successifs ont privilégié les échanges entres les citoyens en les outillant pour passer outre les barrières culturelles. Le fer de lance de ce choix politique aura certainement été la volonté de rendre l’apprentissage du français accessible au plus grand nombre. Ce faisant, on a favorisé le développement de relations interculturelles dans la sphère publique, tout en reconnaissant des espaces privés propres aux différents groupes.

Par ailleurs, le concept de mobilité sociale a également pris une grande importance dans le développement du Québec. Issus du « nouveau monde » et confrontés très tôt dans leur histoire à la nécessité de se coaliser pour survivre, les Québécois ont su le mieux affirmer leur solidarité en refusant le modèle social du vieux continent axé sur les divisions entre la classe ouvrière, la classe moyenne et l’aristocratie. Cette organisation de la société a subsisté jusqu’à aujourd’hui, à un point tel qu’être issu de la classe ouvrière au Québec en 2005 n’est pas une fatalité du destin mais un beau défi pour qui veut changer sa situation socio-économique.

Il importe maintenant de reconnaître qu’au-delà du terme malmené et utilisé à toutes les sauces, ces deux concepts de relations interculturelles et de mobilité sociale accrues incarnent le véritable visage du modèle québécois tel qu’on le connaît de nos jours.


L’Europe : à des années-lumière

Les pays européens sont à des années-lumière du Québec à ce chapitre. La France est aux prises à la fois avec une structure sociale qui nie toute mobilité entre « castes économiques » et avec des problèmes endémiques de tensions ethniques qui se concentrent au niveau des « cités », ces ghettos de la banlieue parisienne.

L’Angleterre, pour sa part, est toujours confronté à des classes sociales imperméables. La crise est si criante qu’une chaîne de télévision britannique a diffusé un documentaire de trois heures sur le sujet récemment. Le gouvernement britannique tend néanmoins à adopter de plus en plus des politiques interculturelles inspirées de celles du Québec – ne serait-ce qu’en regroupant tous les leader religieux afin qu’ils travaillent conjointement au plan d’action contre le terrorisme. Ce virage a d’ailleurs porté fruit : les enclaves ethniques sont de moins en moins omniprésentes dans les banlieues des grandes villes britanniques. À cet égard, il est bon de rappeler qu’à la suite des attentats terroristes du 7 juillet dernier, les voisins des kamikazes qui étaient interviewés par la télévision publique témoignaient systématiquement de l’harmonie qui régnait entre les différents groupes culturels du quartier. Une intervenante faisait d’ailleurs ressortir comment les familles mettaient en commun l’éducation des enfants… un peu comme si le « Faubourg à la mélasse » était devenu pluriethnique.

S’il est vrai que les politiques québécoises devraient être un modèle d’intégration culturelle et sociale pour plusieurs pays occidentaux, plusieurs questions demeurent toutefois en suspens. Pourquoi devant un modèle aussi inspirant, la société québécoise demeure-t-elle aussi peu inspirée? Comment se fait-il que des individus comme le Doc Mailloux continuent de rejoindre un large auditoire et réussissent à faire passer leur message rétrograde? Bref, se pourrait-il que les gouvernements des quarante dernières années aient été à ce point à l’avant-garde de leurs citoyens qu’il y ait maintenant un fossé considérable qui les sépare en matière de politique d’intégration? Le Québec est-il désormais réduit à tolérer deux vitesses?
QU'EN PENSEZ-VOUS?

Saturday, October 08, 2005

Les surplus fédéraux redistribués aux contribuables: Bien joué! | Federal surpluses redistributed to taxpayers: Well Done!

Le gouvernement de Paul Martin a anoncé cette semaine un nouveau projet de loi qui vise à redistribuer les surplus fédéraux. Essentiellement, les surplus imprévus seront répartis comme suit: un tiers au paiement de la dette, un tiers à de nouvelles dépenses de programmes et un tiers sera retourné aux contribuables. La réserve pour imprévus, au montant de 3 milliards de dollars, est exclue de ce programme. Tout excédent de cette réserve continuera à être affecté au paiement de la dette. Ce nouveau projet de loi a du bon... si le gouvernement ne s'abaisse pas à faire de la petite politique!

En soit, de retourner une partie des surplus aux contribuables est une bonne chose, et pas seulement par principe. Comme on pouvait s'y attendre, les provinces canadiennes ont dénoncé ce nouveau programme de retour des surplus aux contribuables en argant qu'il aurait mieux valu mieux financer les transferts aux provinces pour les programmes sociaux, l'éducation et la santé. Cet argument est un piège de la pire espèce! Si le gouvernement fédéral avait agi de la sorte, il aurait fait le jeux des provinces qui visent à se financer sur le dos des contribuables sans que ceux-ci ne s'en rendent compte. Bref, Paul (Martin) aurait perçu des impôts en son nom et les aurait gracieusement donné à Jean (Charest), sans que les payeurs de taxes ne voient ce petit jeux de passe-passe.

Au contraire, la redistribution des surplus fédéraux directement aux contribuables a l'avantage d'encourager la clarté! Dorénavant, si les provinces veulent mieux financer leurs "services", comme le gel des droits de scolarité, ils auront un espace de taxation renouvellé. Mais elles auront également le fardeau d'expliquer aux contribuables pour l'argent qui leur a été envoyé par le fédéral leur est retiré par le gouvernement provincial via une taxation plus importante. Fini, donc, les jeux de vases communicants qui encourageaient la perception que le fédéral payait pour des services qui étaient en fait payés par les contribuables.

Il y a cependant un revers à la médaille. Ce nouveau projet de loi "sur la redistribution des surplus imprévus" donne un mauvais incitatif au gouvernement fédéral lui-même. Immédiatement après les élections, le gouvernement se trouvera devant un dilemme de taille: continuer des prévisions très pessimistes et retourner des chèques aux contribuables à la fin de l'année à cause de surplus imprévus ou faire des prévisions beaucoup plus réalistes et accroître encore et encore les dépenses fédérales dans des champs de compétence provinciale. En temps électoraux, comme à l'heure actuelle, il ne fait aucun doute que le gouvernement cherchera à retourner le plus gros chèque possible aux contribuables/voteurs... Mais une fois les élections passées, rien ne servira de retourner de l'argent aux voteurs et, du même coup, on risuqe de se retrouver dans une spirale de dépenses étourdissantes... Le temps nous dira ce qui adviendra...
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Paul Martin's government just anounced a new bill aimed to redistribute the federal unexpected surpluses as follows: a third to pay the debt, a third on new expenses and a third in check to the taxpayers. This new bill is good... if the government doesn't play games with it...

As we should've expected, the provinces denounced the bill soon after it has been presented to the House of Commons. They would've prefered a better funding for the federal transfers in terms of social programs, education and health. Fortunately, the federal government has been pragmatic enough to avoid this "lobster pot". It would've been playing the provinces' games to allow a direct transfer without any aknowledgability: taxpayers would've paid for a lot of services without even knowing it! In short, Paul (Martin) would've perceived tax to give it gently to Jean (Charest) by jupping over the taxpayer.

Now, if the provinces want to finance better their own services, let's say teh tuition fee freeze, they will benefit from a whole field of taxation. However, they'll have to explain their voters why they take the return the federal just granted them. In fact, this new bill encourages a big deal of clarity in the taxation. It puts the beginning of an end to these games of transfers.

However, the bill has also its counterside. It gives a bad incentive to the federal government. Once the elections passed, there will be no incentive for the governement to send a gift in order to be reelected. Therefore, the next government will make a choice: either continue to have pessimistic previsions and send back a generous check to every taxpayer at the end of the year OR take much more realistic prevision in order to avoid unexpected surpluses and spend a lot more in the provinces' field of competency. Before the election, just like now, the governement will have the incentive to underestimate its surpluses in order to send the biggest gift possible to the voters. But after the elections, it will have the incentive to start a new spiral of unrational expenses. The future will tell us what will win between good will and politics!

Saturday, October 01, 2005

Le Québec grand angle: Texte de Daniel Laprès

Je reproduis aujourd'hui le texte publié dans la chronique "Québec grand angle" par mon collègue et ami, Daniel Laprès. Dans un texte bien argumenté et appuyé sur une publication des éditions Le Québecois, il dénonce le virage intolérant pris par les "ceintures-flechées" péquites. Il avance également, avec raison!, que les dirigeants du mouvement souverainiste ont "trahi" le fond et la forme de la pensée de René Lévesque en cautionnant une telle parution. Il aura donc fallu qu'un fédéraliste remette les pendules à l'heure des dogmes et contradictions péquistes. Étant moi-même souverainiste et totalement en accord avec le fond du texte de Daniel Laprès, je trouves dommage qu'il aie fallu attendre si longtemps avant que quelqu'un ose faire ressortir ces abhérations. Que ce soit un fédéraliste qui le fasse devrait rendre tous les souverainistes modérés, dont je suis, honteux.
Par souci de justice, je vous fourni également la réponse du groupe Le Québécois ici. Je me permet néanmoins de commenter. Je n'accorde absolument aucune crédibilité à ce texte du groupe Le Québécois. En tant que souverainiste, je trouves lamentable qu'on en soit rendu à attaquer le messager parce que le message est inattaquable. Les citations de Daniel Laprès sont véridiques et reportées dans leur contexte. Je les ai lues dans ledit bouquin et j'ai eu envie de vomir. Malheureusement, les auteurs de ces textes sont aveuglés par leur dogmatisme et leur refus de la diversité des opinions. Le pire, c'est que pour des raisons iminemment stratégiques, les chefs du PQ et du BQ les ont parfois appuyés. Ça promet pour le pays!
Amis souverainistes, vous m'accolerez les étiquettes que vous voudrez bien, je m'en fout! Oui, j'écris des textes dans La Presse, propriété du groupe Gesca! Oui, j'ai demandé au groupe Le Québécois de cesser de me faire parvenir leurs courriels parce qu'à chaque fois un haut le coeur m'attaquait! Oui, je suis nationaliste, socialement progressiste et fiscalement conservateur! Et je suis fier de tout cela! Je l'assume! Maintenant, mes amis souverainistes que les modérés s'impliquent et fassent savoir que le pays que nous souhaitons n'est pas celui véhiculé par les ceintures-flechées. Tant qu'à vous, amis ceintures-flechées, je me permettrai de paraphraser voltaire: je suis en total désaccord avec vos idées, mais je suis prêt à donner ma vie pour que vous puissiez les exprimer! À vous de reconnaître le même droit aux Daniel Laprès de ce monde!
Voici donc le texte en question:
"Les leaders indépendantistes prétendent souvent qu’eux seuls, contrairement aux fédéralistes, sont de vrais démocrates. Mais on peut en douter, du moins à la lumière d’un livre récent, Voler de ses propres ailes, un recueil d’articles du journal Le Québécois, devenu célèbre cet été en tentant de déclencher contre Michaëlle Jean les fureurs des éléments xénophobes et réactionnaires du Canada anglais — les «purs et durs» dévoilant ainsi leurs alliés objectifs.

Voltaire poussa jadis l’exigence d’éthique démocratique jusqu’à affirmer: « Je suis contre votre opinion, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez l'exprimer ». Dans cet esprit, est réellement démocrate celui qui s’engage à défendre le droit de chacun à s’exprimer en toute liberté, dont le respect des personnes est une condition essentielle. Or, ce livre démontre que plusieurs parmi l’intelligentsia et les leaders indépendantistes, loin d’assumer cet esprit démocratique, font au contraire preuve d’une troublante complaisance pour une haine qui constitue une atteinte directe à la liberté d’expression, une tentative d’intimidation visant à réduire au silence le point de vue opposé, une peste qui tue l’esprit démocratique.

Qu’on ne se demande pas pourquoi plusieurs citoyens fédéralistes n’osent plus s’exprimer ouvertement au Québec. Pour comprendre, lisez ce livre, où le francophone fédéraliste est décrit comme un «traître», une «crapule» dédiée à l’«asservissement» du Québec, un «ennemi» que l’on se retient de ne pas «fesser à coups de deux par quatre» ou de «découper à la chain saw» (je n’invente rien : p. 106). Mais en plus, si vous êtes souverainiste, mais plus modéré que les Gardes Bleus du journal Le Québécois, vous serez également conspué. Ainsi Françoise David — qui ne risque pourtant pas d’être vue drapée dans l’unifolié un 1er juillet, ayant commis le péché, Ô combien mortel, de questionner certains aspects du projet souverainiste, se voit elle aussi grossièrement dénigrée par un Pierre Falardeau. D’ailleurs, la direction du Québécois a pris soin de reproduire l’article, haineux à en glacer le sang, qu’a écrit Falardeau pour célébrer la mort de Claude Ryan, en le faisant suivre d’articles justifiant cette haine contre celui qui fut en 1982 l’homme du «Québec d’abord!» qui vota avec le gouvernement Lévesque contre le rapatriement de la Constitution.

On peut se demander ce que font dans ce bréviaire de l’intolérance haineuse des Gérald Larose, Monique Richard, Hélène Pelletier-Baillargeon, Hélène Pedneault, Jean-Marc Léger et bien d’autres. Mais au fond, c’est leur affaire et ils n’ont qu’à vivre avec, n’ayant jamais aspiré à diriger les destinées du Québec. Mais par contre, que des personnalités politiques comme Gilles Duceppe, Jacques Parizeau et Bernard Landry (qui a signé la postface en évoquant Falardeau en exemple) y soient associés, voilà qui pose problème. On aura beau proférer toutes les horreurs imaginables contre le reste du Canada, je doute de voir un jour deux de ses anciens premiers ministres s’associer à une œuvre haineuse qui célèbre notamment la mort d’un être humain.

Bernard Landry avait pris l’habitude d’invoquer «le Grand René Lévesque»; outre que, de son vivant, M. Lévesque n’appréciait guère être accablé d’hyperboles du genre, ce qui faisait la «Grandeur» de René Lévesque, c’était qu’il était un démocrate qui savait respecter l’être humain dans ses adversaires, qui avait l’intolérance et le fanatisme en horreur et qui, dégoûté par l’ovation faite à l’un des assassins de Pierre Laporte au congrès du PQ en 1982, secouait sa tête en la tenant à deux mains. Jamais René Lévesque n’aurait signé la postface d’un tel livre.

Dans un message qu’on trouve sur le site internet de l’ineffable journal, Jacques Parizeau assure que ce dernier «reflète de mieux en mieux la mouvance souverainiste au Québec». En parcourant ce livre, dont le titre aurait bien pu être Intolérance et fanatisme pour les nuls, on constate que ce propos de l’ex-premier ministre n’a rien pour rassurer ceux qui veulent que la démocratie règne dans le Québec d’aujourd’hui et de demain.

Tandis que la campagne à la direction du PQ bat son plein, il serait peut-être utile de demander aux candidats à la succession de M. Landry si, au chapitre de l’éthique démocratique, ils auront la décence de se démarquer radicalement de certains des chefs récents de leur parti, pour plutôt adopter l’attitude d’un René Lévesque. "

Saturday, September 24, 2005

Le PQ et la souveraineté... comment se tirer dans le pied! | Quebec's nationalists and independance... how to make a long shot!

Alors voilà! Nous apprenions cette semaine que les syndicats nationaux, CSN et FTQ en tête, décidaient de baisser leurs revendications salariales. Parallèlement, le gouvernement Charest maintenait sa "ligne" de négociation salariale. En même temps, une petite nouvelle dans La Presse nous apprenait que le gouvernement était prêt à légiférer (comme dans 'loi spéciale'?!) sur les clauses salariales aussitôt les clauses normatives réglées. Pour faire suite à ma chronique de la semaine dernière, et bien que la loi spéciale soit l'arme atomique en matière de négociation de convention collective, le gouvernement Charest est dans la bonne voie. Il semble vouloir de plus en plus s'imposer comme étant le protecteur de l'équilibre budgétaire. Une fois l'étape des négociations avec les syndicats passée, il ne lui restera plus qu'à étendre sa sphère de gouvernance à une vision plus large des moyens d'action de l'État. [Malgré ce que plusieurs prétendent, je crois que le PLQ a effectivement une vision de l'État, teintée par le désengagement de l'État, la réduction des impôts et le retour au rôle traditionnel de l'État (filet social, environnement, protection civile et éducation primaire secondaire... pour ne nommer que ceux-là)]
Bref, ceci m'amène au sujet principal que je souhaitais aborder aujourd'hui: le PQ est en train de sauter les étapes! Ils sont confinés à l'opposition pour encore deux ans et demi et leur futur chef prend déjà plus de temps à réaliser la souveraineté qu'à gagner les élections. Selon moi, cette attitude des candidats à la chefferie du PQ prend son origine dans le refus systématique des militants de faire un bilan, un mea culpa, à la suite de la dernière élection générale. Il est complètement absurde de mettre la défaite électorale du PQ sur le seul désir de changement des Québécoises et des Québécois. Tout comme il est illusoire de croire la réélection du PQ acquise.
Comme on l'a vu à "Tout le monde en parles" avec Jean Charest, le chef du PLQ est horriblement mauvais lorsqu'il est mis sur la défensive. Or, Charest a un bilan plutôt positif que négatif en santé jusqu'à maintenant. Donnez-lui un règlement efficace avec les syndicats où il fait figure de gagnant et quelques autres bon coups et il sera difficile pour le PQ de le mettre sur la défensive une fois les élections venues. Et j'insistes: il reste deux ans et demi à l'actuel gouvernement! Soit cinq éternités politiques! Jean Charest a amplement le temps de se réserver quelques bons coups en vue de présenter un bilan correct, sans être reluisant. Bref, il n'est pas encore perdu, sa défaite est loin d'être acquise et les péquistes font tout en leur pouvoir pour lui faciliter la tâche!
Certes, le PQ pourra marquer des points lors des prochaines élections partielles. Une victoire de Farouk Karim dans Outremont n'est pas exclue. Le PQ aura beau faire les gorges chaudes d'une victoire de ce type et de celle, il y a un an, d'Elsie Lefebvre; rééditer un tel exploit en élection générale est hautement improbable. À part les deux candidats et leur équipe politique, tout le monde en est bien conscient.
Bref, le PQ semble bien prompt à sauter les étapes. Avec un gouvernement Charest encore bien vivant et des victoires qui n'en sont pas, les candidats à la chefferie auraient avantage à parler beaucoup plus de comment ils prévoient gagner les prochaines élections. Seulement après viendra la question de la souveraineté...
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So, here is the English version of this post. I really want to apologize to my English speaking friends fro the delay. Even though writting in English is easier than it was, it's still very demanding and time consuming...
The Quebec's nationalist party is now living an important moment in its history. The first race to leadership in 20 years is being run and 9 candidates are debatting. Surprisingly, as if they consider the actual Liberal government as dead and defeated in the next election, the nationalists are debatting about how to make Quebec a country... and not how to win the election!
What I am saying, essentially, is that behaviour is in right line with the behaviour of the nationalists' leaders since their lectoral defeat in 2003. They consistently refused to take any responsibility in the electoral loss, arguying that they've been beated because Quebecoise only wanted change.
They are wrong! Quebec nationalist party's defeat is symptomatic of a change of opinion in the "silent majority" from definitely left wing to an approach much more pragmatic. Moreover, the actual Liberal PM is particularly bad when forced to be on defensive strategy. Even though his term in office isn't really good up to know, he hasn't done a wrong job in the health care system and he's about to finish the negociations with the states servants without any real demonstration. In my opinion, his defeat is far from certain...
Actually, the Quebec's nationalists are celebrating an important win in a pluri-ethnic constituancy. They expect to win the constituancy of Outremont normally won by the Liberals. But all those victories aren't really important. They are victories in by-elections. The real test will be the next general election.
In short, the nationalists are moving a step forward too fast. With the Liberals still well aliva and with more than 2 years to go, they should be much more concerned. By celebrating false victories and anticipating an easy walk to independence, they are preparing a real long shot which will end in a hard wall! Quebec's nationalists should begin by winning the next election... then the country might come.

Monday, September 19, 2005

Réponse aux commentaires de "Sur la trace de Tony Blair"

Je tiens d'abord à remercier les personnes qui ont pris le temps de venir écrire un commentaire sur le blog au sujet de mon dernier papier publié dans La Presse de samedi le 17 septembre. J'ai d'ailleurs été surpris par le caractère très souvent positif des commentaires. Également, la modération des critiques m'a agréablement surprise. Une nouvelle preuve que les Québécoises et les Québécois sont ouverts à des débats modérés et éclairant, contrairement à la plupart de leurs élus syndicaux ou à l'Assemblée Nationale!
Vous trouverez mes réactions aux commentaires dans les prochaines lignes, de généraux à spécifiques. Vos commentaires me font progresser dans ma réflexion sur le Québec, son état et son avenir. N'hésitez pas à y ajouter votre grain de sel, positif ou critique, ce sera très apprécié!
Un commentaire général, d'abord. Contrairement à ce que je comprends des commentaires en accord avec l'opinion que j'ai publié, je ne crois pas que le Québec courre à sa perte à l'heure actuelle. Plusieurs faisaient d'ailleurs référence aux "paradigmes dépassés des années 1960 et 1970" ou à une "république de banane". Il y a un an, j'aurais probablement partagé votre point de vue. Néanmoins, à mon retour au Québec (il y a une semaine) j'ai constaté rapidement que certaines voix commençaient à s'élever contre les dogmes de la "sociale-démocracie" à la québécoise. Les critiques que j'ai entendu étaient même généralement constructives, très loin du "union bashing" derrière lequel les syndicats se réfugient pour justifier leur immobilisme. Bref, en un an, le Québec à indéniablement progressé à ce niveau. Si le progrès en matière du clivage gauche/droite se maintient, on pourrait voir un changement d'attitude des politiciens à moyen terme. À n'en pas douter, la prochaine élection devrait être un point tournant à ce chapitre.
Monsieur Piché écrit que les syndicats représentent plus de personnes que leurs leaders. Vous avez tout à fait raison. Mais en admettant que le nombre de membres que vous mettez de l'avant (450 000 dans les secteur publics et parapublics) soit exact, il n'en demeure pas moins que ce n'est qu'un seizième de la population québécoise! Est-ce suffisant pour justifier un pouvoir politique tel que celui dont la CSN, la FTQ et la CSQ disposent? J'en doute.
D'autre part, vous avancez que le fonctionnement des syndicat demeure souvent inconnu, en faisant probablement référence à leur structure démocratique. Étant issu du mouvement étudiant modéré, qui présente beaucoup de similitudes avec le mouvement syndical, je comprends où vous voulez en venir. S'il est vrai que certains mandats partent des Assemblées générales syndicales (au niveau local) pour ensuite être reprise par "l'establishment" national, il faut reconnaître que beaucoup de "commandes" font également le chemin inverse: de l'establishment vers les syndiqués. Nier cet état des choses relèverait d'un vision idéalisée du syndicalisme!
Monsieur Couture fait valoir que les syndicats ne sont pas responsables de tous les maux... avec raison! Vous remarquerez d'ailleurs que dans l'article, je ne demande jamais aux syndicats de reculer et de refuser l'influence qu'on leur laisse... Ça équivaudrait à demander aux leaders syndicaux de ne pas être humains! Je comprends d'ailleurs que certains puissent voir une utilité aux groupements syndicaux lorsqu'il est question de relations de travail. Néanmoins, je crois qu'il est maintenant temps pour les syndicats de mener une importante analyse introspective et de reconnaître que leur champs d'action sont les relations de travail et pas nécessairement tous les débats sociaux! En Angleterre, quand j'ai entendu Claudette Carbonneau se prononcer sur le lieu du futur CHUM, je me suis étouffé dans mon café!
Je crois d'ailleurs que ceux qui ont à agir sont les élus de l'Assemblée Nationale. Ils doivent se poser en tant "qu'idéateurs" de la société québécoise. Un tel mouvement demandera à un véritable leader de prendre action pour réaffirmer le rôle du gouvernement et des élus... au détriment de tout l'espace politique occupé par les syndicats à l'heure actuelle. Est-ce que ce leader est Jean Charest? On peut se le demander. Chose certaine, il a une fenêtre d'opportunité cet automne.
Finalement, Monsieur Mireault fait valoir qu'il a apprécié le caractère concret de ma chronique en la comparant avec celle de la semaine précédente. Je crois que vous jugez très sévèrement le texte de mon collègue, Stéphane Kelly. En fait je crois que la force principale de la chronique "Québec grand angle" est la diversité des opinions et des styles de ses différents auteurs. Individuellement, nous sommes bien peu de choses alors que collectivement, je suis persuadé que les points de vues présentés permettront d'apprécier la diversité québécoise.
Je partage généralement votre point du vue sur la taille de l'État. Avec raison, vous faites valoir qu'au Québec cette vision des choses est souvent taxée de "droitiste". Mais je crois réellement qu'il faut remettre les choses en perspective. Le concept droite/gauche est hautement relatif: une personne de centre-droit au Québec serait jugée de droite en France, de centre-gauche au Royaume-Uni et probablement carrément de gauche aux États-Unis! D'ailleurs, merci pour vos souhaits de bon courage... vous serez rassuré de savoir que je ne me préoccupe que très peu des étiquettes qu'on m'accole!

Saturday, September 17, 2005

Sur la trace de Tony Blair

Jean Charest doit suivre la voie du premier ministre britannique


MATHIEU LABERGE
Détenteur d’une maîtrise en économie de l’Université de Nottingham, en Angleterre, et ancien vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Sous le couvert d’un apparent dynamisme, les syndicats sont passés de moteur de changement social à promoteurs de l’immobilisme de la société québécoise. Au contraire, le Royaume-Uni vit actuellement une époque d’effervescence et de développement exceptionnels sous l’impulsion d’une nouvelle vision du rôle de l’État insufflée par les élus. Peut-on réellement blâmer les groupes d’intérêts québécois d’avoir comblé un espace laissé vacant par les gouvernements successifs? Quoi qu’il en soit, la solution devra passer par une réappropriation des pouvoirs publics par les élus de l’Assemblée Nationale. Contre toute attente, « l’automne chaud » pourrait en devenir le point de départ.

Un survol des principales villes du Royaume-Uni donne un spectacle saisissant : les grues et les sites de construction se multiplient jusqu’à l’horizon. Autrefois le maître lieu d’une industrie minière aujourd’hui anémique, les villes du centre de l’Angleterre voient maintenant les sièges sociaux de grandes entreprises peupler leur centre-ville. Les institutions sociales, académiques et culturelles se développent d’ailleurs à un rythme important, tant à Londres qu’en région. Dans la rue, les gens rayonnent d’optimisme. Bref, le Royaume-Uni est en proie à un bouillonnement social qui trouve sa source dans un leadership accru du gouvernement. Loin de se contenter de « réformettes d’apparat », le gouvernement britannique continue de transformer fondamentalement les institutions du pays.

À l’opposé, le simulacre de vitalité québécoise prend sa source dans la volonté des syndicats de maintenir coûte que coûte le statut quo. Pendant que la Présidente de la CSN multiplie les interventions et se prononce sur le lieu du futur CHUM et la déconfessionnalisation du réseau scolaire, Louise Leduc a démontré récemment dans La Presse que la situation des employés « Au bas de l’échelle », même syndiqués, demeure précaire. Toutes les revendications récentes des groupes d’intérêts -des 103 millions de bourses aux fusions d’unités syndicales dans les hôpitaux- visent à donner une apparence de vigueur tout en assurant le maintient d’une situation favorable à leurs membres. Le Québec se retrouve donc dans une situation où il y a confusion des rôles : le gouvernement mettant en veilleuse sa vision de la société et reculant devant des syndicats qui occupent systématiquement chaque centimètre de pouvoir laissé à leur portée. Il en résulte une situation où les groupes d’intérêts se sont érigés en gouvernement parallèle, celui qui a le dernier mot sur les politiques publiques du Québec à coup de manifestations.

Vieilles habitudes
S’il est une promesse brisée qu’on ne peut pardonner au gouvernement Charest, c’est celle de mettre les syndicats au pas. Après quelques tentatives visant à reprendre en main le contrôle de la destinée du Québec, Jean Charest est maintenant retourné dans les vieilles habitudes de son prédécesseur et gouverne à vue en faisant les quatre volontés des leaders syndicaux. Qu’on soit en désaccord avec la vision du Québec du Premier Ministre, soit! Mais vaut mieux que les reines du pouvoir soient entre les mains d’élus légitimes qu’entre celles de groupes qui ne représentent qu’une portion limitée de la population. Les élus québécois doivent dorénavant cesser d’abdiquer leurs pouvoirs de modeler la société au profit des groupes d’intérêts.

La situation n’était guère plus rose il y a quelques décennies au Royaume-Uni. Pourtant, en réaffirmant le droit des groupes sociaux d’être consultés tout en s’assurant que le pouvoir de décider des arbitrages politiques revienne entre les mains des élus, Tony Blair et ses prédécesseurs ont su se réapproprier l’espace politique de leur pays. Depuis les années 1980, les groupes de pressions syndicaux et patronaux on été invariablement exclus des instances décisionnelles du gouvernement et des ministères. L’actuel Premier Ministre britannique a donc eu le beau rôle de positionner son gouvernement comme visionnaire de la société tout en étant économiquement moins interventionniste que la plupart des États européens, dont la France qui est maintenant confrontée à des problèmes très similaires à ceux du Québec.

Jusqu’à présent, Jean Charest a su maintenir ses positions dans les négociations du secteur public. Avec un bilan plutôt dégarni à ce jour et peu à perdre en termes de popularité, le gouvernement peut désormais opérer un revirement de situation en restituant à l’Assemblée Nationale son rôle d’orienteur de la société. Bref, cet automne chaud pourrait bien marquer le commencement d’une nouvelle légitimité pour l’État et les élus québécois.

Tuesday, September 13, 2005

Le plus grand quotidien français d'Amérique | America's most important French newspaper



Quelques mots pour vous faire savoir que dès samedi prochain j'aurai une chronique mensuelle dans le journal La Presse. La chronique "Le Québec grand angle" sera partagée entre quatre auteurs (un par semaine au cour du mois) et visera à présenter avec du recul l'actualité québécoise. Mes collègues pour la rédaction de la chronique sont:
- Stéphane Kelly, Essayiste et professeur de sociologie au Cégep de Saint-Jérôme;
- Daniel Laprès, Membre fondateur du Réseau canadien pour le libéralisme et la démocratie;
- Geneviève Nootens, Professeure de science politique, UQAC.
J'ai également reçu la permission de La Presse de poster mes articles publiés sur le présent blogue. J'espère donc que les gens seront nombreux à venir me faire connaître leurs commentaires sur mes papiers. La seule chose que je demande dans les commentaires est d'être constructif! J'apprécie les débats et les désaccords, mais pour refuser un idée il faudra en proposer une autre. Parallèlement, je continuerai à donner de mes nouvelles et j'essaierai, les semaines où je ne suis pas publié dans la version papier de La Presse, je poster quelques textes courts sur l'actualité. À très bientôt...
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A few words to let you know I've been confirmed as a columnist at La Presse, the most important French newspaper in America. I'll publish one paper monthly in the column "Quebec wide angle". The column aims to widen the views about Quebec's news and will be shared by three other authors:
- Stephane Kelly, Writer and Sociology teacher at Saint-Jerome College;
- Daniel Laprès, Founding member of the Canadian Network for Liberalism and Democracy;
- Geneviève Nootens, Teacher of Politics, University of Quebec in Chicoutimi.
I've been allowed to publish my papers on my blog. I do hope a lot of people will comment them. I just ask people to be constructive: if you want to be against an idea, it is expected that you'll have something better to propose. In the meanwhile, I'll continue to give some news from my new life in Montreal on this blog. During the weeks I'm not published in La Presse's paper edition, I'll try to put a few articles on that blog. See you soon...

Tuesday, August 30, 2005

De retour le 8 septembre | Back Home on September 8th

Alors voilà! Mon séjours en Angleterre se termine (malheureusement) le 8 septembre... trop tôt à mon goût. Je serai donc de retour au pays en même temps que la programmation d'automne de Radio-Canada!
Je tiens toutefois à dire que ce blog va se perpétuer, à la fois pour rester en contact avec mes amis aux quatre coins du globe et pour essayer d'atteindre un objectif de débat et de discussion à saveur politique, comme je l'avais écrit dans le message fondateur du blog. J'aurai d'ailleurs de bonnes nouvelles à ce sujet très bientôt...
Je tiens à remercier tous les gens que j'ai côtoyé au cours de la dernière année et à les inviter à rester en contact constant, que ce soit la gang de l'École d'économie ou de Prague ou encore certains amis du CELE. Ces contacts ont été grandement appréciés et il n'en tient qu'à nous de les faire durer dans le temps!
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There we are! My trip in the UK is ending (unfortunately) on September 8th... too soon. Therefore, I'll be back home at the same time than the automn programmation of the Canadian Broadcasting corporation!
I must say that this blog will continue, to keep in touch with my friends from everywhere in the world but also to encourage political discussions and debates, as it was written in the first message I posted here. On that topic, I'll have very good news soon...
Finally, I want to thank every body I met in the last year and I really wish we could keep in touch in the future. I've appreciated very much to meet people at the School of Economics, in Prague and even in CELE. It's up to us to keep the contact alive!

Saturday, August 13, 2005

Prague, Bratislava et Vienne | Prague, Bratislava and Vienna

POUR LES PHOTOS, CLIQUEZ SUR LE LIEN:
http://www.flickr.com/photos/karomattenexil/

Alors voilà, le suis revenu de Prague il y a deux jours. Quel magnifique voyage j'ai eu l'occasion de vivre. Il y a tellement à dire et si peu de mots pour le dire... D'abord, le cours. Avec autant de gens et autant de backgrounds, il était difficile de faire un cours qui rallierait tout le monde. Néanmoins, j'en suis sorti plus connaissant qu'auparavant sur l'Union Européenne. Plus sceptique aussi. Disons simplement que je crois que l'Union Européenne est une bonne chose... en théorie. Actuellement, par contre, elle est dirigée par une technocracie qui ne fait que pousser pour atteindre ses propres objectifs, sans égards aux populations qui la composent. Un peu comme si le monstre prenait le contrôle de son monde, bref. On peut donc dire que je suis un euro-stratégie sceptique.

La ville de Prague aussi était magnifique! On la nomme la nouvelle Amsterdam parce que c'est un point d'arrêt inévitable pour les backpackers, qu'elle est abordable et bénéficie d'une vie incroyable. Et c'est vrai! J'ai beaucoup apprécié, en fait. Étonnant aussi de voir comment un ancien pays communiste a pu revirer son chapeau de bord et devenir aussi libéral... c'est bien... et ça marche!!

Mais le tout aurait été impossible sans les gens qui ont composé mon groupe d'amis pendant cette semaine. Et à ce chapitre, je ne sais comment résumer! Disons simplement que j'ai rencontré à Prague des gens avec qui j'espère sincèrement rester en contact longtemps. Des gens avec qui, je crois, il sera possible de tisser une amitié durable, malgré la distance. Et, finalement, une personne que j'aurais décidémment espéré mieux connaître, question de savoir où ça aurait mené. Anyway... la vie est faite d'occasions manquées. Ça rend le retour un peu plus difficile, mais bon... Je suis certain d'oublier des personnes qui me tiennent à coeur, mais voici un simple salut à ces amis: Andy du Nord mais sans l'accent, Michael mon ami conservateur, les deux Emily du Yorkshire et de Londres, Judith et Franz-Wilhem les Viennois, Cat et Vish mes collègues de Notts, Holly la bête de party et, la dernière mais jamais la moindre, Laura.


Les gens seront intrégués de mon titre. Avec raison! Parce qu'en cours de route, l'itinéraire a été changé. À la fin du cours, la dernière soirée en fait (rétrospectivement, j'aurais mieux fait de rester avec la gang, mais bon...), j'ai pris un train de nuit pour Bratislava la capitale de la Slovaquie voisine. J'y suis arrivé vers 6am, un dimanche, rien n'était ouvert pour le petit déjeuner... J'ai donc circulé dans la ville en attendant un resto et vers 1pm, j'avais fait le tour de la ville 2-3 fois. Petit, vous dites?! Le point du détour était d'aller à Vienne en bateau sur le Danube... Le bateau partait à 5.30pm! Il ne me restait plus qu'à profiter du taux de change avantageux et à m'installer au pub!

Je suis arrivé à Vienne vers 19.30pm, mais le temps de rejoindre mes amis Andy et Franz-Wilhelm, il était déjà 9pm passé... Avec Andy, nous avons visité les musées et le palais de Maria Theresa. Vienne est aussi magnifique, avec cette efficacité foudroyante des germanophones en plus! Le mardi, j'ai donc pris le train à Vienne et 12 heures plus tard, je rejoignait ma chambre à Melton Hall.

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FOR THE PICS, CLICK ON THE LINK:

Here I am! I came back from Prague 2 days ago. It was simply wonderful! So much to tell, but not much words to tell it... First, the course. With people from so many backgrounds, I guess it was difficult to answer all the needs. Anyway, I know more about European Union now than before the course, which is good! I come out more skeptical about the EU, too. I do think EU is good... at least in theory. But now, it seems it is just a big technocracy pushing for its own aim, without any concern about the populations composing it. A bit if the monster was controlling its complete world. Let's say I am an euro-strategy skeptic, then...

The city of Prague was amazing! People name it the New Amsterdam because it is a compulsory stop for backpackers, it is cheap and very lively... and I do agree! I did appreciate very much that city. I was surprised how an ancient communist country may have become so liberal. .. it's good... and it's working!

But all the fun I had was impossible without the gang we were. Let's just say I've met people with whom I wish I could tie strong links in the future. People, I'd like to stay in touch with.. and one person I would've liked to know better... just to see where it was going... Anyway, life is built on missed opportunities. It does make the return a bit more difficult, though. I'm sure I will forget some people, but just a quick hello to my friends: Andy from the North but without the accent, Michael my conservative friend, both Emily from Yorkshire and London, Judith and Franz-Wilhem the Vienneses, Cat and Vish my colleagues from Notts, Holly the party beast and, last but never least, Laura.

Readers might be surprised by my title. And they're right. The itinerary has changed in the middle of the trip! At the end of the course, the very last night in fact (retrospectively, I would've been better off to stay with the gang, but...), I left Prague by train to go to Bratislava the capital city of Slovakia. I arrived in Bratislava at 6am, a Sunday, all restaurants for a breakfast closed... I walked in the city and by 1pm I've already seen most of it 2 or 3 times... The point of passing by Bratislava was to go back to Vienna by boat, on the Danube river. The boat was at 5.30pm... I had one thing to do... Enjoy the exchange rate and head to a pub!

I arrived in Vienna around 7.30pm, but by the time I've found my friends Andy and Franz-Wilhem, it was already 9.30pm... The day after, Andy and I went to visit museums and the Palace of Maria Theresa. We got a lunh in a pub where the waitress wasn't speaking a word of English! Vienna was very beautiful too... with the german efficiency in addition! On the tuesday, I took a train from Vienna and 12 hours later, I was in my room of Melton Hall...

Wednesday, July 27, 2005

Départ pour Prague | Leaving to Prague

Alors voilà! Je part samedi pour Prague où j'aurai l'occasion d'assister à un cours intensif sur l'Union Européenne et le lobbying au parlement de Bruxelles. Pour celles et ceux intéressés à avoir un aperçu du cours, voici le lienqui mène au site web:

http://www.esi-prague.org/index.html

Mais ce sera aussi une semaine de plaisir! Prague est, semble-t-il, une ville magnifique. Les gens qui participent aux cours, et les Tchèques aussi selon ce qu'on m'a dit, sont des gens de party! Tant mieux parce que ça fait un sacré bout de temps que j'ai pas eu un vrai party! Espérons que mes attentes ne seront pas déçues... Anyway, j'ajouterai des photos dès mon retour.


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Here it is! I am leaving for Prague this saturday to attend an intensive course on the European Union and the lobbying in Brussels' Parliament. For those who could be interested, here is a link to the course web site:

http://www.esi-prague.org/index.html

I hope it will be a week of fun! Prague is supposed to be a really nice city. People involved in the course, as well as Czech someone told me, are up for a party! I hope so, since I haven't had a proper party for soooo long! Let's hope I won't be deceived! Anyway, I'll post pics as soon as I come back!

Friday, July 22, 2005

Le flegme ébranlé| London's bombing, published article

Voici une transcription d'un texte que j'ai publié ce matin dans La Presse Here is a transcript, in french, of an article I published this morning in a Quebec's newspaper:


Le flegme ébranlé

Deux semaines jour pour jour après les attentats qui ont fait 56 victimes dans le réseau de transport public londonien, une nouvelle vague de terreur frappait la capitale britannique. L’identité des protagonistes, issus de la même cellule que le commando précédent ou non, importe peu. De fait, les agressions d’hier contribuent à la cause des terroristes et servent leurs intérêts, qu’il s’agisse d’explosion manquées ou de simulacre d’attentats. Force est de constater que la guerre des nerfs a bel et bien rejoint le continent européen et que les victimes ne se compteront plus seulement en termes de blessés.



On est encore loin des réactions de stupeur et d’angoisse qui avaient ponctué les suites du 11 septembre 2001. Néanmoins, et contrairement aux attentats d’il y a deux semaines, certains signes laissent transparaître une nervosité grandissante dans la population et au sein des autorités britanniques. Des policiers armés, fait rarissime au Royaume-Uni, on investi un hôpital où on soupçonnait un fugitif de s’être réfugié. Une arrestation intervenue devant le 10 Downing Street, la résidence officielle du Premier Ministre a été hautement médiatisée en direct. Dans les témoignages publiés sur le sites web d’un grand quotidien, la cohésion et l’entraide du 7 juillet faisaient maintenant place à l’anxiété, aux cris et à un désordre plus important qu’auparavant. Dans les régions anglaises, le sujet était sur toutes les lèvres, tellement qu’on aurait cru qu’une gifle venait de ramener les britanniques à la réalité à laquelle ils seraient désormais confrontés. L’exemple le plus criant des craintes des autorités aura été l’insistance de Tony Blair et du chef de Scotland Yard, Sir Ian Blair, sur la nécessité de rester calme et de vaquer à ses occupations quotidiennes.



Les événements d’hier ont démontré hors de tout doute à la population britannique que les terroristes pouvaient désormais frapper à tout instant, que son tour n’était pas passé. Les auteurs de ces actes ont même ajouté l’insulte à l’injure en reproduisant presque parfaitement les attentats du 7 juillet, question de prouver que malgré les mesures de sécurité supplémentaires et l’efficacité des services de renseignement, ils étaient plus présents que jamais. De façon plus importante encore, ils ont montré à l’élite politique anglaise que les groupes terroristes n’avaient désormais plus besoin de tuer pour semer l’émoi et la terreur. Alors que la mémoire des attaques du 7 juillet était encore fraîche à l’esprit des londoniens, ces leçons risquent de laisser des blessures longues à cicatriser.



Bref, c’est une guerre d’usure sur fond de désunion qui s’entame. Et à constater la réaction des Georges Galloway de ce monde, cet ancien député du Parti Travailliste qui s’est fait réélire en tant qu’indépendant en exploitant la dissension sur la guerre en Irak et qui a tôt fait de faire porter le blâme des récents attentats par Tony Blair, les terroristes partent avec une longueur d’avance. Car c’est bien que ce les extrémistes ont toujours cherché à faire : profiter de la moindre opportunité pour semer la discorde et désorganiser l’ennemi, les sociétés occidentales. Le motif réel importe peu, seule la fin justifie les moyens; avant la guerre en Irak, il y a eu la Palestine, puis la décolonisation, puis…



Une brèche a donc été créée dans le fameux flegme britannique. Reste à voir si les insulaires sauront la colmater et refaire l’unité dans leurs rangs assez tôt pour éviter une avancée plus importante de l’influence que les terroristes auront sur leur société. Si les attaques répétées réussissent à déstabiliser le peuple britannique, ce pourrait être le début d’un mouvement de repli sur soit qui s’étendrait éventuellement aux autres démocraties occidentales. Et alors, les terroristes auront gagné : il faudra ajouter les citoyens oppressés par la crainte d’un attentat à venir au nombre croissant des victimes.

Thursday, July 21, 2005

INCIDENTS DANS LE MÉTRO DE LONDRES, PRISE 2 | INDCIDENTS IN LONDON UNDERGROUND, TAKE 2

De faibles explosions viennent de se produire dans 3 stations du Tube londonien et un autobu. Pour l'instant les rumeurs parlent de "nail bombs", des détonateurs seulement. Les authorités parlent d'un incident mineur sans blessés (un seul pour l'instant, selon la BBC). Néanmoins, le cabinet ministériel a été envoyé au COBRA, le bunker en dessous des bureaux ministériels et des agents en habits de protection contre les produits chimiques viennent d'entrer dans une des stations touchées. Scotland Yard a confirmé qu'aucun agent chimique ou biologique n'avait été détecté. Un hôpital, qui aurait reçu un des porteurs de "bombe", a été cerné et les journalistes ont été repoussées hors d'une zone de sécurité.

Tout comme il a deux semaines, les explosions auraient touché 3 stations et un autobus, aux 4 points cardinaux de Londres. Selon Sky News, deux témoins ont vu un jeune homme porter un "rucksac" qui aurait par la suite explosé.


16h30

Aux dernières nouvelles, un homme a été arrêté en face du 10 Downing Street, la résidence officielle du Premier Ministre. Tony Blair et le chef de Scotland Yard, Sir Ian Blair, ont demandé à la population de continuer à vaquer à leurs occupations habituelles. Trois lignes de métro demeurent fermées.

SI VOUS AVEZ QUELQUE INFORMATION, N'HÉSITEZ PAS À L'AJOUTER EN COMMENTAIRE À LA SUITE DU MESSAGE

Karo est en sécurité à son logement et je suis en sécurité à Nottingham. Plus de détails à venir...

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Weak explosions has been reported in three underground stations a a bus in London this afternoon. For now, rumours are talking about "nail bombs", containing only detonators. Authorities are reporting minor incident with no injuries (only one for now, accordin to the BBC). Nevertheless, the Cabinet Office has been sent to the COBRA, a bunker under Whitehall. A policeman un anti-chemicals suit has just entered one of the concerned stations. Scotland Yard has confirmed no biological or chemical agent has been found. In addition, a hospital supposedly welcoming one of the bomb carrier has been isolated and journalists has been pulled out a security zone.

Just like 2 weeks ago, explosions has been dispersed at London's 4 cardinal points, in 3 stations and one bus. According to Sky News, two witnesses have declared they have seen a young man with a rucksac which has exploded later.


4.03pm

Breaking News anounce that a man has been arrested in front of the 10 Downing Street, the official residence of the Prime Minister. Tony Blair and the Chief of Scotland Yard, Sir Ian Blair, asked Londoners to carry out their normal activities. Three underground lines are still closed.

IF YOU HAVE ANY INFORMATION, DON'T HESITATE TO PUT IT AS A COMMENT FOLLOWING THE MESSAGE

Karo is safe at her house, and I am safe in Nottingham. More news to come...

Friday, July 08, 2005

TERRORISM À LONDRES | TERRORISM IN LONDON

Le 7 juillet, hier, 4 bombes ont explosé dans le coeur économique de Londres. Les attaques ont particulièrement visé les stations de métro et un autobus "à deux étages". Heureusement, j'étais à l'abri à Nottingham et Karo était en sécurité chez elle. Voici un texte que j'ai publié le 9 juillet dans La Presse et qui relate ma compréhension de la réaction des britanniques à l'événement:


Flegme et Résilience

Jamais une ville n’aura changé d’humeur en un aussi court lapse de temps. En moins de 24 heures, Londres est passée de l’euphorie de la victoire des Jeux Olympiques de 2012 à la stupéfaction face à la perpétration d’un nouvel attentat terroriste dirigé par Al-Qaeda. Si le « United we stand » de Georges Bush a été le cri de ralliement des Américains à la suite du 11 septembre 2001, la réaction des Britanniques à cette nouvelle attaque s’est plutôt apparentée au « Flegme et à la Résilience » salués par Tony Blair lors de son passage à Londres. Deux expressions qui caractérisent la différence des réactions de deux pays face à des attaques terroristes semblables.



Indignés, mais résolus à ne pas laisser la chance aux terroristes de créer un nouveau 11 septembre, les Britanniques ont donc fait honneur à leur réputation de flegme et de détermination. Cette nouvelle agression a laissé peu de place aux épanchements publics et aux appels à la vengeance comme ceux qui avaient eu lieux après la chute des tours jumelles du World Trade Center. Dans le quartier populaire de Whitechapel, à moins de cinq minutes d’un des sites d’explosion, les résidents se sont réunis au pub du coin pour discuter de l’événement. Peu de signes trahissaient l'angoisse ambiante, si ce n’est que les groupes de clients échangeaient moins entre eux qu’à l’habitude. La seule indication laissant transparaître le désarroi des Londoniens était l’engorgement des lignes téléphoniques rapporté dans plusieurs médias.



Hors de Londres, outre une présence policière plus visible qu’à la normale et les nouvelles locales qui rappelaient la fermeture des liens ferroviaires vers la capitale, peu d’indices témoignaient de la gravité des événements qui venaient de se dérouler. Le quotidien semblait difficilement troublé, bien que le sujet était sur toutes les lèvres. Rien à voir, donc, avec l’anxiété qui avait aussi gagné les grandes villes canadiennes en 2001.



Étonnamment, sur les forums de discussion des grands médias anglais, les messages les plus modérés étaient envoyés par les Londoniens eux-mêmes. Rappelant que Londres avait été victime d’attentats aux explosifs à plusieurs reprises dans le passé, ils semblaient plus que jamais déterminés à reprendre leur routine quotidienne dès le lendemain matin. Les journalistes n’ont pas succombé à la tentation du sensationnalisme et de la spéculation, refusant même obstinément de faire référence au 11 septembre au cours des premières heures de couverture médiatique. Bref, ce drame a été vécu de façon typiquement anglaise, à l’ancienne mode : avec dignité et sobriété.



Le chef de la police métropolitaine de Londres, Sir Ian Blair, avait énoncé le souhait que le retour à la paix ne soit qu’une question d’heure. Il a manifestement été entendu; le jour même, des équipes de policiers traquaient les suspects potentiels. En fin de soirée, jeudi, il était clair que les services ferroviaires et d’autobus seraient rétablis entièrement et que le métro serait fonctionnel en grande partie dès le lendemain. Vendredi matin, plusieurs écoles demeuraient fermées, mais il était évident que dès lundi la vie aurait repris un cours à peu près normal.



À n’en pas douter, la meilleure incarnation de cette réaction toute en nuance aura été Tony Blair. Choqué et ému, mais jamais déstabilisé par les événements, le premier ministre n’aura séjourné que quelques heures dans la capitale, le temps d’un aller-retour, avant de retourner vaquer à ses occupations en Écosse avec les autres dirigeants du G8. Une façon, en quelques sortes, de couper l’herbe sous le pied des terroristes et de bien leur faire comprendre que les Britanniques refusent d’être marqués au fer rouge par la peur et par la terreur.